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mercredi, mars 12, 2025
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Dr Arnaud N’GORAN Founder & CEO Athari Advisors

Dr Arnaud N’GORAN

Arnaud possède près de 20 ans d’expérience internationale dans les secteurs de la santé, de l’industrie et du conseil en stratégie et management. Avant de fonder Athari Advisors en 2022, il a dirigé le cabinet international Dalberg Advisors en tant que Partner & Office Director de 2018 à 2022. En 2023, il a pris la direction Afrique du cabinet britannique Delivery Associates. Arnaud a également travaillé pendant cinq ans chez Deloitte Consulting en tant que Senior Manager, où il était responsable des services de conseil au secteur public et aux donateurs internationaux.

Son parcours professionnel l’a conduit à mener des missions clés pour des clients prestigieux tels que la Banque Africaine de Développement, la Banque Européenne d’Investissement, la Banque Islamique de Développement, la Fondation Bill et Melinda Gates, USAID, GIZ, la BCEAO, l’OAPI, le Fonds Africain de Garantie, la Commission de la CEDEAO, l’OMS, GAVI, le Millenium Challenge Corporation (MCC) ainsi que plusieurs gouvernements africains. Fort de son expérience internationale, qui l’a conduit dans plus de 20 pays dont la France, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Cameroun, la RDC, le Congo Brazzaville, la Guinée, le Kenya, la Tunisie, le Rwanda, le Maroc, les USA, le Niger, le Nigéria, le Sénégal, la Corée du Sud, le Togo, le Bénin, le Lesotho, l’Afrique du Sud, l’Éthiopie, la Sierra Leone, le Portugal et le Royaume-Uni, Arnaud a su évoluer dans des environnements multiculturels et interagir avec des équipes multidisciplinaires.

Il est titulaire d’un Doctorat en Chirurgie Dentaire et d’un Master of Science (MSc) en Management de l’EM LYON Business School. Il a été membre du Conseil d’Administration du réseau des diplômés de l’EM LYON Business School, qui compte plus de 32 000 membres à travers le monde, et a dirigé de nombreuses associations telles que le Club d’Affaires Afrique de Paris. L’expérience d’Arnaud, particulièrement en excellence opérationnelle et en conseil stratégique, fait de lui un leader capable de piloter des transformations et de proposer des solutions sur mesure pour assurer la croissance et le succès durable de ses clients.

« Lorsqu’on est médecin, on aide les individus et les communautés à se sentir mieux physiquement, mentalement ou socialement. En tant que consultant, on accompagne les organisations publiques ou privées pour améliorer leur fonctionnement et les aider à atteindre leurs objectifs. »

Parcours et expériences

1. Bonjour Dr, et merci de nous accorder cet entretien. On commence par les présentations ?

Je suis Arnaud N’Goran, dirigeant du cabinet Athari, que j’ai fondé il y a près de trois ans. Avec près de 20 ans d’expérience dont environ 15 en conseil en stratégie et gestion.

 

2. Vous avez un parcours impressionnant entre la santé, le conseil en stratégie et le management. Comment passe-t-on de la chirurgie dentaire à une école de commerce puis au conseil ?

Le passage de la médecine au management n’est pas aisé ni évident, je l’avoue. Mais pour moi, il est guidé par une même motivation : qu’on soit médecin ou consultant on est mû par le même désir d’aider les autres, les communautés, les organisations.

Lorsqu’on est médecin, on aide les individus et les communautés à se sentir mieux physiquement, mentalement ou socialement. En tant que consultant, on accompagne les organisations publiques ou privées pour améliorer leur fonctionnement et les aider à atteindre leurs objectifs. Le parallèle entre ces deux carrières se dessine naturellement : c’est l’amour du prochain, le sens du devoir et du partage, cette volonté forte de contribuer à un monde meilleur.

Mon propre passage de l’un à l’autre s’est fait autour de 2005-2006, alors que je préparais ma thèse. J’avais choisi pour thème la gestion informatisée des centres de santé. En menant mes recherches, j’ai pris conscience que d’autres domaines de compétences pouvaient être précieux pour le secteur médical. Les médecins sont formés pour soigner, mais pas forcément pour gérer des organisations, des ressources ou des équipes. J’ai perçu ce manque en gestion comme un levier potentiel pour transformer durablement le système de santé.

De ce fait, il me semblait essentiel d’évoluer vers des fonctions de management, offrant plus de flexibilité et d’impact sur les communautés. En santé publique, on parle des « déterminants de la santé », et certains sont directement liés aux politiques. Agir sur la communauté implique donc d’intervenir à un niveau macro, et pas seulement de subir les décisions en tant que professionnel de santé.

Aujourd’hui, près de 20 ans après, je ne regrette pas d’avoir élargi mes horizons. Ce choix m’a permis de m’épanouir professionnellement et d’avoir un impact qui, je l’espère, contribue au bien commun.

 

3. Vous avez dirigé Dalberg Advisors avant de rejoindre Delivery Associates, puis fondé Athari Advisors en 2022. Quelles leçons avez-vous tirées de ces expériences et qu’est-ce qui vous a motivé à créer votre propre cabinet ?

J’ai eu la chance d’avoir un parcours relativement riche, et je rends grâce à Dieu pour cela. J’ai travaillé dans de très belles entreprises, que ce soit DXC Technology, Amgen, en France et en Afrique avec Deloitte, Delivery Associates et Dalberg. Ces expériences m’ont permis d’apprendre énormément, de mes pairs, des plus jeunes, des plus expérimentés, des clients et des communautés. J’ai eu la chance de parcourir aussi de nombreux pays.

Toutes ces expériences m’ont transformé et m’ont aidé à comprendre les défis actuels et futurs. C’est ainsi que j’ai décidé de fonder un cabinet avec un ADN africain, centré sur trois composantes majeures : les collaborateurs, les clients, et les communautés. Ces valeurs guident toute notre démarche, avec pour seul objectif d’avoir un impact positif et soutenable.

 

4. Vous avez effectué des missions dans de nombreux pays et avec des équipes multidisciplinaires. Comment cette diversité culturelle influence-t-elle votre approche du conseil et du leadership ?

Je me souviens qu’à Dalberg, nous tenions parfois des statistiques internes, et je me suis retrouvé une année avec une équipe de près d’une vingtaine de nationalités différentes.

Toutes ces personnes apportent des perspectives uniques, des parcours de vie différents, et cela m’a enseigné beaucoup d’humilité. Être confronté à des situations variées, que ce soit en Afrique ou ailleurs, donne un recul précieux sur la vie et l’être humain. Cela m’a influencé à travailler, à mon humble niveau, pour faire en sorte que chaque individu puisse vivre avec dignité, ce qui est le fondement de notre entreprise.

Ces valeurs guident et inspirent mon approche du conseil et du leadership.

« …le développement du continent ne saurait reposer exclusivement sur l’action d’organisations philanthropiques occidentales, européennes ou asiatiques. Il incombe en premier lieu aux gouvernements africains d’assumer cette responsabilité, car le progrès économique et social des nations africaines doit être porté par des initiatives locales. »

 

Secteurs d’intervention et impact

5. Vous avez conseillé de grandes institutions telles que la Banque Africaine de Développement, la Fondation Bill et Melinda Gates, USAID et plusieurs gouvernements africains. Parmi toutes ces missions, lesquelles ont eu le plus d’impact selon vous ?

C’est difficile de dire quel client a eu le plus d’impact après autant de temps dans le conseil. J’ai réalisé environ 60 à 65 missions différentes, chaque client et contexte étant particulier, parfois très varié d’un pays à un autre. Pour moi, ce ne sont pas toujours les grands projets qui génèrent le plus grand impact. Parfois, des projets simples avec des clients modestes changent la vie de dizaines, voire de centaines de personnes. Je me rappelle d’un projet sur l’accès au logement que nous avons réalisé, où nos recommandations ont vraiment guidé les décisions du conseil d’administration. Plusieurs centaines de personnes ont pu accéder à des logements décents, et c’est une grande fierté. C’est un exemple parmi d’autres, mais à chaque fois que notre action permet à des populations modestes d’accéder à un mieux-être, nous en sommes fiers.

 

6. Quelles sont les grandes tendances que vous observez actuellement en matière de financement du développement en Afrique ?

L’événement majeur en ce début d’année est l’accession du Président Trump à la tête des États-Unis, avec notamment la suspension, voire l’annulation de certaines aides au développement. Il est bien connu que le financement du développement en Afrique repose en partie sur des contributions américaines. Ce changement représente donc un enjeu de taille.

À ce stade, il est difficile de déterminer si cette orientation sera maintenue à long terme ou si elle donnera lieu à une révision et une restructuration des mécanismes d’aide. Quoi qu’il en soit, cette décision aura indéniablement un impact sur le financement du développement en Afrique.

Cela étant, le développement du continent ne saurait reposer exclusivement sur l’action d’organisations philanthropiques occidentales, européennes ou asiatiques. Il incombe en premier lieu aux gouvernements africains d’assumer cette responsabilité, car le progrès économique et social des nations africaines doit être porté par des initiatives locales. Par ailleurs, le financement du développement devrait également impliquer les citoyens, y compris ceux de la diaspora, ainsi que les entreprises, qui doivent jouer un rôle clé dans la transformation de leurs pays.

 

7. Les institutions financières internationales et les bailleurs de fonds jouent un rôle clé dans le développement du continent. Comment améliorer l’efficacité de leurs interventions ?

Il est indéniable que les institutions financières internationales jouent un rôle essentiel dans le développement du continent. Les résultats de ces interventions peuvent être appréciés de manière contrastée : certaines initiatives portent leurs fruits, tandis que d’autres enregistrent des performances moins satisfaisantes.

Afin d’améliorer l’efficacité de ces interventions, plusieurs leviers doivent être actionnés. Tout d’abord, il est fondamental d’adopter une approche rigoureuse dans l’analyse des problématiques. Avant toute intervention, il est impératif de poser un diagnostic précis, d’identifier les causes profondes des défis à relever et de définir les priorités avec rigueur et détachement.

Ensuite, une stratégie d’intervention adéquate doit être conçue. Il est crucial de sélectionner les solutions les plus adaptées, en tenant compte des spécificités locales, et en évitant toute influence politique ou contrainte externe susceptible d’altérer leur efficacité. Cette démarche doit s’appuyer sur une approche scientifique et rigoureuse.

Enfin, la mise en œuvre des solutions doit être confiée à des acteurs compétents et engagés. L’exécution des projets requiert des professionnels qualifiés, capables d’opérer avec rigueur, méthode et impartialité. L’efficacité des initiatives repose non seulement sur la pertinence du diagnostic et des solutions choisies, mais également sur la qualité et l’engagement des équipes en charge de leur déploiement.

8. Vous avez travaillé avec des gouvernements africains sur des réformes stratégiques. Quels sont les principaux défis auxquels ils font face dans la mise en œuvre de ces réformes ?

Dans de nombreux cas, les gouvernements parviennent à identifier avec justesse les problématiques et à concevoir des projets ambitieux et relativement bien structurés. Cependant, la principale difficulté réside souvent dans l’exécution et l’application effective des réformes. J’ai pu l’observer à plusieurs reprises dans différents pays : la mise en œuvre reste le maillon faible.

L’un des principaux obstacles est l’instabilité institutionnelle. Comme chacun peut le constater, les cycles électoraux, qui se répètent généralement tous les cinq ans, s’accompagnent fréquemment de changements au sein des ministères et des grandes institutions. Ces remaniements successifs entraînent souvent des interruptions, une remise en question des initiatives en cours, ou encore des délais supplémentaires liés à la nécessité pour les nouveaux responsables de se familiariser avec les dossiers avant de les relancer. Cette instabilité fragilise la continuité des réformes et ralentit leur exécution.

Un autre défi majeur réside dans la mobilisation de ressources humaines qualifiées, compétentes, motivées et engagées. Il est impératif que les projets soient mis en œuvre de manière rigoureuse, méthodique et indépendante des contingences politiques. Une réforme ne devrait pas être remise en cause à chaque alternance gouvernementale. Une fois un plan adopté—qu’il s’agisse de la construction d’écoles, du développement des infrastructures de santé, du renforcement du secteur agricole ou de l’amélioration des télécommunications—son exécution doit être assurée avec discipline et constance. Peu importe les changements de gouvernance, l’essentiel est de garantir la mise en œuvre des projets conformément aux normes établies, aux budgets définis et aux délais impartis.

Cela suppose non seulement une stabilité des équipes en charge de l’exécution, mais aussi un engagement réel en faveur de l’intérêt général. Il est crucial de placer les communautés au cœur de l’action publique et de privilégier une approche fondée sur l’efficacité, la rigueur et le service à la collectivité. L’un des enjeux fondamentaux est donc d’instaurer un cadre institutionnel favorisant la continuité des réformes, la professionnalisation de l’administration et l’indépendance des équipes d’exécution vis-à-vis des changements politiques.

 

9. Le secteur du conseil en stratégie en Afrique est en pleine évolution. Comment se différencie Athari Advisors sur ce marché ?

Comme mentionné précédemment, Athari repose sur trois piliers fondamentaux : ses collaborateurs, ses clients et les communautés. L’objectif de notre organisation est de garantir l’épanouissement et la motivation de nos collaborateurs afin qu’ils puissent offrir un service de qualité aux clients des secteurs public, privé et parapublic, tout en ayant un impact positif sur la société.

Chaque projet sur lequel Athari intervient doit générer une valeur tangible à trois niveaux : il doit bénéficier aux communautés, répondre efficacement aux besoins des clients et contribuer au développement personnel et professionnel de nos collaborateurs.

Notre démarche repose sur une volonté forte d’adapter les meilleures pratiques internationales aux réalités locales. Forts d’une expérience cumulée de près de soixante ans dans des environnements internationaux divers, nous intégrons ces enseignements pour proposer des solutions adaptées aux contextes africain et ivoirien.

Ce qui distingue Athari, c’est avant tout l’excellence de ses ressources humaines et l’engagement de ses collaborateurs. Nous accordons une importance particulière à l’empathie, à la rigueur et à une approche orientée vers le service, avec pour ambition de créer un impact durable et significatif pour nos clients, nos communautés et notre équipe.

 

 

 

« Un pays ne peut pas se développer sans des citoyens qui sont bien formés, disciplinés, rigoureux, méthodiques, honnêtes et patriotes, mettant l’intérêt de la nation et de la communauté avant leur intérêt personnel, celui de leur parti ou de leur ethnie. »

Leadership et vision

10. Vous avez dirigé des associations et été membre du conseil d’administration du réseau des diplômés de l’EM Lyon. Quelle place accordez-vous au mentoring et au networking dans votre parcours ? 

J’accorde une place essentielle à la vie associative, de manière générale. Très jeune, j’ai milité dans des associations, et j’en ai énormément appris.

Et pour tout vous dire, les associations sont parmi les organisations les plus difficiles à diriger. Il est bien plus complexe de gérer une association que de diriger une entreprise, un pays ou même un département ministériel. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’une association a généralement un but non lucratif.

Tous ceux qui s’y investissent le font bénévolement. Alors, comment motiver des personnes et les intéresser à une cause sans contrepartie financière ? C’est là que réside tout l’enjeu : il faut savoir identifier ce qui les anime, trouver les leviers qui les motiveront, les fidéliser et les engager pour qu’ils contribuent à la mission commune.

J’ai eu l’opportunité de diriger des associations en Côte d’Ivoire, en France, et dans différents contextes. Cette expérience a été pour moi une véritable école de leadership. Elle m’a appris l’humilité, l’adaptabilité et le recul nécessaire pour aborder les défis sous un autre angle.

Lorsqu’on dirige une entreprise, on sait que les salariés sont liés par un contrat, qu’ils perçoivent un salaire et qu’ils ont des obligations professionnelles. Cette relation peut, d’une certaine manière, être exploitée. Mais dans une association, la dynamique est toute autre : les bénévoles viennent quand ils veulent, s’engagent selon leur disponibilité, et leur motivation ne repose que sur leur adhésion à la cause.

Avoir évolué dans un tel environnement façonne une approche différente du leadership. Lorsque vous passez ensuite à la gestion d’une entreprise, votre manière d’interagir avec vos collaborateurs change. Vous apprenez à motiver autrement, au-delà des incitations financières. Vous savez identifier leurs centres d’intérêt, les aider à grandir et les fédérer autour d’une vision commune.

C’est pourquoi je place tant d’importance à la vie associative. Non seulement elle forge des leaders, mais elle permet aussi de tisser de véritables amitiés et de construire des liens solides avec des personnes partageant les mêmes valeurs.

 

11. Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Africains qui souhaitent évoluer dans le domaine du conseil ?

Le conseil que je donnerais aux jeunes Africains souhaitant évoluer dans le monde du conseil est de se former, de s’informer et encore de se former. Aujourd’hui, de nombreuses ressources sont disponibles, parfois gratuitement, sur les métiers du conseil. Il y a 15 ou 16 ans, ces informations étaient bien moins accessibles.

À nos débuts dans le métier, nous avions très peu d’informations sur les cabinets, sur les différentes fonctions du conseil et sur les compétences à acquérir. Aujourd’hui, l’accès à l’information s’est considérablement amélioré. Il ne faut donc pas hésiter à se rapprocher de professionnels du secteur pour mieux comprendre les exigences du métier, ses avantages, ses contraintes, ainsi que les compétences à développer avant d’y entrer.

La curiosité est, selon moi, une qualité fondamentale. Avoir un esprit critique, savoir chercher l’information et l’analyser sont des compétences essentielles dans le domaine du conseil. Une fois motivé, il ne faut pas hésiter à se lancer sur le marché de l’emploi avec détermination et persévérance.

 

12. Quels sont les objectifs à moyen et long terme pour Athari Advisors ?
Comment voyez-vous l’évolution du conseil stratégique en Afrique dans les prochaines années ?

Le continent est en pleine transformation et connaîtra un développement significatif au cours des prochaines décennies. Pour accompagner cette évolution, il sera essentiel de mobiliser des acteurs capables d’agir efficacement à plusieurs niveaux.

Premièrement, il faudra des personnes capables d’identifier méthodiquement les défis majeurs de nos sociétés—qu’il s’agisse de l’éducation, de la santé, de l’agriculture ou du développement durable. Cette analyse doit être réalisée avec précision et clarté, en tenant compte des réalités locales et des spécificités de chaque pays et communauté.

Deuxièmement, il sera crucial de concevoir des plans d’action réalistes et pertinents. L’élaboration de stratégies adaptées aux contextes africains doit se faire avec une vision pragmatique et une approche fondée sur des solutions viables et durables.

Troisièmement, la mise en œuvre de ces initiatives nécessitera des professionnels qualifiés, capables de piloter les projets avec rigueur et méthode afin d’atteindre des résultats concrets et mesurables.

Ces trois éléments constituent, à mes yeux, les piliers fondamentaux du métier du conseil. C’est pourquoi le secteur du conseil a un avenir prometteur en Afrique. Nos pays font face à de nombreux défis et les besoins en expertise et en accompagnement stratégique ne cesseront de croître.

En tant que cabinet de conseil, nous sommes très optimistes quant à l’évolution de ce marché. Dans les années à venir, nous prévoyons de renforcer significativement notre équipe, tout en développant les compétences de nos consultants. Notre ambition est de leur offrir une autonomie accrue et de les encourager à adopter une posture entrepreneuriale. L’un des principes fondamentaux de notre organisation est de permettre à chaque collaborateur d’innover, de prendre des initiatives et de développer de nouvelles unités d’affaires, voire de créer des filiales, tant au niveau local qu’international.

À moyen et long terme, Athari aspire à devenir un acteur de référence du conseil en Afrique subsaharienne, avec un engagement fort en faveur d’un impact durable et significatif sur les communautés.

 

13. L’Afrique fait face à des défis majeurs, notamment en matière de gouvernance, d’industrialisation et de financement des infrastructures. Selon vous, quelles doivent être les priorités stratégiques des États africains pour accélérer leur développement ?

Oui, vous faites bien de souligner que les défis sont nombreux : éducation, industrialisation, financement, infrastructures… Les enjeux sont immenses. Mais pour moi, la priorité stratégique, la priorité des priorités, doit être le capital humain.

Il ne devrait même pas y avoir de débat à ce sujet : l’accent doit être mis sur le capital humain. Un pays ne peut pas se développer sans des citoyens qui sont bien formés, disciplinés, rigoureux, méthodiques, honnêtes et patriotes, mettant l’intérêt de la nation et de la communauté avant leur intérêt personnel, celui de leur parti ou de leur ethnie.

Voilà le véritable défi de l’Afrique. Et je pense que les pères fondateurs de la Côte d’Ivoire ont été très inspirés en adoptant comme devise : « Union, Discipline, Travail ». Ces trois mots sont directement liés à l’humain. L’union, car nous devons être capables de nous rassembler et d’évoluer ensemble. La discipline, parce que travailler avec rigueur et méthode, respecter les règles et s’imposer une exigence personnelle sont des éléments clés du progrès. Le travail, car un travail acharné, honnête et bien fait est la clé du développement.

Si l’on regarde l’histoire récente de la Côte d’Ivoire, on constate que chaque fois que les Ivoiriens ont su s’unir, faire preuve de discipline et travailler avec rigueur, ils ont obtenu des résultats remarquables. Les priorités des gouvernements africains doivent être claires : renforcer l’unité nationale et réduire au maximum les divisions inutiles, qu’elles soient politiques, ethniques ou sociales ; instaurer une véritable discipline collective, car sans rigueur et respect des règles, aucun progrès durable n’est possible ; valoriser le travail bien fait et bannir la complaisance.

Regardons des pays comme la Corée du Sud ou la Chine. J’ai eu l’occasion d’observer de près la société sud-coréenne, et leur discipline est impressionnante. Il est impensable qu’un individu jette un simple mouchoir dans la rue. Le respect des règles est ancré dans leur culture, et cela contribue largement à leur réussite.

Prenons un exemple concret : la CAN 2024. La Côte d’Ivoire était pratiquement éliminée, mais la population a su faire preuve d’humilité, se rassembler derrière un objectif commun et faire confiance au travail du staff et des joueurs. Résultat ? L’équipe a gagné. Cette victoire n’est pas seulement sportive, elle est symbolique : elle illustre la puissance du capital humain lorsqu’il est bien orienté.

L’éducation doit être la priorité absolue. De la maternelle à l’université, en passant par la formation technique et professionnelle, il est impératif de mettre les moyens nécessaires pour offrir une éducation de qualité. Mais au-delà des connaissances académiques, il faut aussi inculquer les valeurs civiques, morales et patriotiques.

Un capital humain solide signifie un peuple motivé, engagé, conscient des défis et prêt à travailler pour le bien commun. C’est ainsi qu’on développe un pays. Nous avons les ressources, l’environnement et les opportunités. Il ne nous manque que des hommes et des femmes bien formés et déterminés à bâtir l’avenir.

 

Perspectives personnelles et engagement

14. Avec votre parcours varié entre la santé et le conseil stratégique, envisagez-vous un retour dans le secteur de la santé sous une autre forme ?

Oui, bien sûr, j’envisage un retour dans le secteur de la santé, mais sous une autre forme. Pas forcément en tant que praticien, mais plutôt en tant qu’investisseur, entrepreneur et fondateur d’une polyclinique spécialisée en médecine maxillo-faciale. Mon engagement pourrait aussi prendre la forme d’un fonds d’investissement dédié au secteur de la santé en Côte d’Ivoire, avec un rayonnement africain. Mon approche sera donc davantage orientée vers l’investissement et l’impact stratégique à travers un fonds de private equity ou un fonds d’impact dédié à la santé, ou encore par la création d’entreprises dans ce domaine.

D’ailleurs, dans cette optique, je tiens à souligner une initiative importante : le cabinet Atari, en collaboration avec une grande école française, l’ISP Paris, et une école ivoirienne, TG Master, mettra bientôt en place une formation inédite : un certificat international en management des entreprises de santé.

L’objectif de cette formation est d’aider les médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, infirmiers et plus largement les cadres du secteur de la santé à acquérir des bases solides en gestion. Comme vous le savez, ces professionnels sont souvent appelés à diriger des organisations publiques ou privées, à gérer des cliniques ou à lancer des projets entrepreneuriaux. Or, beaucoup d’entre eux manquent de connaissances approfondies en gestion. Cette formation, qui s’étalera sur environ six mois avec un parcours en Côte d’Ivoire et un autre en France, leur offrira des outils pratiques et concrets pour mieux gérer et développer leurs structures.

Nous aurons l’intervention de chefs d’entreprise et de directeurs généraux africains, ivoiriens et européens, ainsi que de professeurs ayant une double compétence en médecine et en management. Ce sera une excellente opportunité de renforcer les capacités des acteurs du secteur et de commencer à bâtir un véritable écosystème autour du management de la santé.

Comme vous l’évoquez, mon retour dans le secteur de la santé se fera donc très prochainement à travers cette formation. Ensuite, l’évolution naturelle du projet devrait nous conduire vers la création d’un fonds d’investissement spécialisé et, si Dieu le permet, à la mise en place de centres médicaux.

 

15. Vous avez une carrière internationale dense. Y a-t-il encore des territoires ou des domaines où vous aimeriez vous investir davantage ?

J’ai beaucoup appris ces dernières années, mais j’ai encore énormément à apprendre, notamment en matière de leadership, de management et d’entrepreneuriat. Chaque jour est une opportunité d’apprentissage.

J’aimerais approfondir mes connaissances, en particulier sur les sujets liés au développement durable, car, selon moi, les préoccupations environnementales seront essentielles dans les décennies à venir. De nombreux sujets liés au développement durable émergent et vont profondément impacter nos modes de consommation, nos manières de construire, de nous déplacer et même notre façon d’interagir avec nos concitoyens.

J’aimerais beaucoup investir dans l’apprentissage et la compréhension de ces thématiques, ainsi que d’autres secteurs comme le numérique et le digital, qui, selon moi, joueront un rôle majeur dans le quotidien de nos concitoyens dans les années à venir.

 

16. En dehors de votre activité professionnelle, avez-vous des engagements personnels ou associatifs qui vous tiennent particulièrement à cœur ?

J’avoue que ces deux ou trois dernières années, j’ai eu beaucoup de mal à m’engager durablement dans le monde associatif, essentiellement en raison de mes nombreuses occupations et responsabilités. Cependant, j’ai récemment rejoint une ONG, une association dédiée à la sauvegarde de l’environnement. C’est une cause qui me tient particulièrement à cœur.

Pour moi, il reste encore énormément à faire en matière de préservation de l’environnement. Il y a quelques mois, j’ai pris l’engagement d’intégrer cette association et, pour l’instant, j’essaie d’y contribuer modestement en tenant mes engagements.

Cela dit, je pense aussi que je devrais en faire davantage, notamment en matière de give-back. Ce que j’entends par give-back, c’est l’idée de transmettre un peu de mon expérience aux plus jeunes, afin de les aider à progresser et à s’épanouir à leur tour.

 

17. Quelle est la plus grande leçon de leadership que vous avez apprise au cours de votre carrière et que vous appliquez encore aujourd’hui ?

Ma vision du leadership a été profondément influencée et façonnée par mes expériences associatives. Je me souviens de mes premières expériences significatives en matière de leadership, alors que j’avais à peine 15 ou 16 ans. Très tôt, j’ai pris conscience des effets néfastes d’un management mal dirigé sur un groupe, mais aussi de l’impact positif qu’un leadership efficace pouvait avoir en favorisant la croissance et l’épanouissement des autres.

Depuis cette époque, j’ai énormément appris au contact des autres. D’ailleurs, l’un des ouvrages qui m’a particulièrement marqué dans mon apprentissage du leadership est « Comment se faire des amis » de Dale Carnegie. Je l’ai lu lorsque j’étais encore étudiant, et bien que le titre puisse sembler anodin, ce livre constitue à mes yeux une véritable référence en matière de management. Son message essentiel est clair : il faut placer l’humain au centre de toute démarche, comprendre les motivations des autres et susciter leur engagement en valorisant leurs préoccupations et leurs intérêts. Ce principe, que j’ai découvert il y a près de 25 ans, continue de produire ses effets dans ma manière de diriger et d’interagir avec les autres.

Le leadership est un chemin d’apprentissage permanent. J’y travaille chaque jour, en cultivant la patience et l’empathie, même si cela représente parfois un défi. Toutefois, il est essentiel de s’y investir pleinement, car c’est en adoptant cette posture que l’on peut véritablement accompagner les autres dans leur développement et bâtir des relations de travail solides et durables.

Mot de fin

Je tiens à remercier l’équipe du magazine Hamaniè pour cette opportunité et à féliciter mon jeune frère, Dr Emmanuel Mian, qui, à l’instar de mon propre parcours, a d’abord étudié la médecine avant de poursuivre sa formation en école de commerce. Je suis fier de son parcours et lui adresse mes meilleurs vœux de réussite dans cette aventure entrepreneuriale.

J’adresse également mes encouragements à tous les lecteurs de ce magazine et leur souhaite plein de succès dans leurs projets. Au plaisir d’échanger avec vous à une prochaine occasion.

Merci

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