Des manifestants dans les rues de Lomé début juin 2025/ photo: WADR
À quelques heures des élections municipales prévues le 17 juillet 2025, la situation au Togo est marquée par une tension palpable. Ce scrutin, qui revêt une importance cruciale pour l’avenir politique du pays, se déroule dans un contexte socio-politique déjà fragile, exacerbé par des tensions entre le gouvernement et l’opposition.
Les récentes semaines ont été marquées par des manifestations et des appels au boycott de la part de certaines organisations comme le Mouvement du 6 juin (M66), qui dénoncent des irrégularités dans le processus électoral et l’absence de conditions favorables à des élections libres et transparentes. Le M66 a en effet, appelé à une manifestation le jour même de l’élection, la qualifiant de dernier rendez-vous. Ce mouvement de contestation depuis début juin, défie le pouvoir de Faure Gnassingbé. Les tensions se sont intensifiées avec des accusations de répression à l’encontre des forces de l’ordre, qui ont été accusées d’utiliser des méthodes violentes pour disperser les rassemblements pacifiques.
Le climat politique est également influencé par des préoccupations concernant la liberté d’expression et le respect des droits de l’homme. De nombreux observateurs s’inquiètent de la capacité des électeurs à s’exprimer librement sans craindre des représailles. Les médias ont rapporté des cas d’intimidation et de harcèlement à l’encontre de journalistes et d’activistes, ce qui soulève des doutes sur l’équité du processus électoral.
Dans ce contexte, le gouvernement a appelé au calme et à la responsabilité, tout en promettant que les élections se dérouleraient dans un cadre sécurisé. Cependant, les promesses de transparence et d’équité n’ont pas suffi à apaiser les craintes de l’opposition et de la société civile, qui continuent de réclamer des réformes électorales significatives.
Les élections municipales de 2025 sont perçues comme un test pour le régime du président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005. Les résultats de ce scrutin pourraient avoir des répercussions importantes sur la stabilité politique du pays et sur la dynamique des prochaines élections générales.
Alors que les électeurs se préparent à se rendre aux urnes, la communauté internationale suit de près la situation au Togo, appelant à des élections pacifiques et transparentes. Les observateurs électoraux, tant nationaux qu’internationaux, sont mobilisés pour surveiller le déroulement du scrutin et s’assurer que les droits des électeurs sont respectés, surtout avec la décision des autorités de fermer les frontières lors de cette élection.
À l’approche de cette journée cruciale, l’espoir d’un processus électoral apaisé et démocratique reste présent, mais les tensions persistantes soulignent la nécessité d’un dialogue constructif entre toutes les parties prenantes pour garantir un avenir politique stable et inclusif au Togo.
Thom Biakpa
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