Marine Le Pen et Ali Kolotou Tchaïmi, le président de l’Assemblée Nationale tchadienne, ce 16 mars 2025 à N’Djamena/ photo: Tchadinfos
Marine Le Pen, leader des députés du Rassemblement National, un parti d’extrême droitefrançais, a effectué une visite parlementaire de trois jours au Tchad. Cette mission soulève des questions sur ses objectifs et son impact sur les relations entre la France et le Tchad.
Arrivée vendredi soir et repartie dimanche, Marine Le Pen a été accueillie avec un protocole impressionnant, incluant des visites à l’Assemblée nationale et au Sénat à N’Djamena, ainsi qu’une rencontre avec le président Mahamat Idriss Déby dans sa résidence privée à Amdjarass, où il séjourne pendant le mois de ramadan.
Lors de son discours devant l’Assemblée nationale, Marine Le Pen a exprimé sa tristesse face aux relations « en froid » entre la France et le Tchad, suite à la rupture des accords de coopération militaire. Elle a déclaré : « Lorsque l’on est amis depuis 200 ans, un froid peut être surmonté si l’on s’écoute. Je suis ici pour écouter le Tchad. Je crois fermement que les relations interparlementaires peuvent restaurer ce lien essentiel entre nos deux pays. »
Cependant, cette visite n’a pas manqué de susciter des critiques. Max Kemkoye, président du groupe Gcap, a remis en question le faste de l’accueil réservé à Marine Le Pen, le qualifiant d’« inédit et incongru ». Selon lui, le parti au pouvoir, le Mouvement patriotique du Salut, se revendique socio-démocrate, ce qui contraste avec les idées du Rassemblement National.
Pour sa part, Ali Kolotou Tchaïmi, président de l’Assemblée nationale du Tchad, a défendu cet accueil en affirmant qu’il n’avait rien d’inhabituel. « C’est une visite parlementaire, et nous déroulons le tapis rouge pour toutes les personnalités qui apprécient le Tchad. Ce n’est pas spécifique à Marine Le Pen, même si elle est une figure française qui aime notre pays. » Il a également rappelé que la fin des accords militaires avec la France ne signifiait pas une rupture totale de la coopération entre les deux nations.
Cette visite de Marine Le Pen pourrait donc avoir des répercussions sur les relations bilatérales, tout en soulevant des interrogations sur les alliances politiques au Tchad.
Thom Biakpa