Disparu depuis le 17 Janvier, le corps sans vie de Martinez Zogo, de son vrai nom Arsène Salomon M’bani Zogo, directeur de la station de radio Amplitude FM, par ailleurs animateur de l’émission à succès “embouteillages” a été découvert le 22 Janvier dernier dans une banlieue de la ville de Yaoundé, soit 5 jours après sa disparition.
“Son corps a manifestement subi d’importants sévices”, a annoncé le gouvernement camerounais.
Au fil des années Martinez Zogo a su s’imposer comme un animateur de renom dans son pays le Cameroun.
Son émission “embouteillages” traitait de dossiers classés “tabou” au sein de la société et surtout dérangeants pour les autorités. Entre scandales de corruption, détournement de fonds publics, l’émission traitait très récemment d’un scandale dans lequel seraient impliquées des personnalités proches du pouvoir en place à Yaoundé, au Cameroun.
À la suite de l’annonce de son assassinat, le Ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh dans un communiqué publié le 02 Février annonçait la mise sur pied d’une commission mixte gendarmerie-police afin de faire la lumière sur ce crime odieux qui fait couler beaucoup d’encre au Cameroun.
Il a dans son communiqué signifié que plusieurs arrestations de personnes suspectées avaient été faites à la suite d’investigations.
Des environs 20 suspects arrêtés, il est ressorti le nom d’un puissant homme d’affaires, Jean-Pierre Amougou Belinga, réputé proche de plusieurs ministres et hauts responsables de l’Etat.
Un rapport de Reporter Sans Frontières fait également état d’implication au plus haut niveau de l’état, en citant des noms de responsables des services de renseignements et même du ministre de la justice, M. Laurent Esso, qui aurait été le donneur d’ordre.
Pour rappel le suspect Jean-Pierre Amougou Belinga était régulièrement indexé par Martinez Zogo au micro de son émission.
Engagé contre la corruption dans son pays le Cameroun, Martinez Zogo, semble avoir été victime de son combat.
Au vu de tout ce qui précède, la liberté d’opinion et d’expression étant l’un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques n’a-t-elle pas été bafouée dans cette affaire qui reste encore à élucider ?
Le Cameroun, dirigé depuis quatre décennies par le Président Paul Biya ne souffre-t-il pas d’un mal démocratique?
Nous espérons que lumière sera faite sur cette affaire …