La plus haute institution continentale a célébré son soixantenaire le 25 mai. Retour sur cet évènement.
Ce jour, dans la salle Nelson Mandela du siège de l’UA à Addis-Abeba, Moussa Faki Mahamat le président de la Commission de l’Union Africaine, dresse devant un parterre d’officiels conviés à la cérémonie, son bilan mitigé de l’Organisation panafricaine : ‘’ Nos États membres sont en crise. Ils sont en proie à des conflits meurtriers, alimentés par la quête effrénée du pouvoir…à ce tableau tragique viennent s’ajouter d’autres facteurs négatifs tels le recul de la démocratie à travers les changements anticonstitutionnels de gouvernement…on a de bonnes raisons d’inscrire cette célébration du 60ème anniversaire de l’OUA à l’aune d’un recueillement…’’.
Sur le continent, la fréquence des guerres dans les zones frontalières et à l’intérieur des pays, les actes de xénophobie, interpellent l’UA. Quasi attentiste, son regard tourné vers l’extérieur amplifie le doute vis-à-vis de l’institution.
Pour l’historien Daniel Abwa de l’université de Yaoundé I : ‘’L’Union Africaine peine à se libérer de la forte pression des puissances coloniales d’hier mais aussi des influences des pays émergents d’Orient. L’Afrique est le terrain de compétitions des géants du monde en raison de son riche potentiel minier. Ces forces exogènes qui financent l’Union Africaine rivalisent pour défendre leurs intérêts opposés’’.
Au centre des enjeux des grandes puissances, l’Afrique se trouve entre le marteau et l’enclume. La bataille des forces étrangères en Afrique a éloigné le continent des priorités du développement, de l’intégration et des stratégies communes pour défendre sa vision. L’espoir y est.
Tchuisseu Lowé