Face aux incessantes crises que traversent les pays au Sud du Sahara, leurs populations résidant à l’étranger interpellées pour redresser la pente.
Les problèmes de l’Afrique noire (famine, guerres, insécurité, immigration clandestine, chômage des jeunes etc.), préoccupent au plus haut niveau les dirigeants des États, volontaires pour apporter des solutions à ces divers maux.
A cet effet, la diaspora des pays a son mot à dire dans l’élaboration des stratégies visant à soutenir les États et les populations sur lesquels pèsent les crises. Dotée d’un fort potentiel numérique et répandue partout dans le monde, la diaspora africaine compte selon les données 2017, plus de 38 millions d’âmes aux USA, 3 millions en France, le même nombre en Angleterre, 5 millions en Colombie, 500.000 en Allemagne, 1 million au Canada, 25.000 en Turquie (Afro-Turcs). Une force indéniable en plus de la vitalité des africains résidant à l’étranger.
Ingénieurs, médecins, banquiers, enseignants des universités, sportifs de haut niveau, artistes, hommes d’affaires, se recrutent dans la file de nos pays. Un atout essentiel pour la création des emplois, le transfert des compétences, le financement des projets.
Selon le journal français Le Point dans sa parution du 19 novembre 2021, ‘’La diaspora africaine a plus que doublé, passant de 5,2 millions en 1990 à 13, 6 millions en 2019’’. Mais cette progression connaît des conséquences. ‘’ La question de son impact sur les économies africaines provoque de vifs débats… Dans ces conditions, il est improbable que l’émigration qualifiée soit économiquement coûteuse pour les pays concernés ‘’Renchérit le média.
C’est en raison de ce manque à gagner relayé par la presse que l’État du Ghana a trouvé la mesure juste pour encourager sa diaspora à investir dans le développement et la croissance économique du pays. En décembre 2020, le gouvernement a mis sur pied un programme baptisé ‘’ Diasporan Savings and Investment account’’, piloté par le ministère des finances dont la mission se résume à faciliter les projets de la diaspora, à lui accorder des prêts à faible taux d’intérêt. Cette mesure salvatrice pourrait servir d’exemple à plusieurs États de l’Afrique noire touchés par les crises.
La Banque Mondiale a évalué à 538 milliards de FCFA l’apport de la diaspora malienne dans l’économie du pays au cours de l’année 2017. Selon la même source, elle aura contribué à 7% du PIB en 2018. Ces chiffres convaincants démontrent la puissance de la diaspora lorsqu’elle converge ses forces pour relever les défis. Une telle ambition adoubée d’un élan de solidarité, épargnerait l’Afrique noire de la dépendance occidentale décriée tous azimuts.
Tchuisseu Lowé