Le samedi 13 mai, les Mauritaniens ont participé aux élections pour choisir leurs députés, maires et conseillers régionaux. Malgré un climat apaisé et une forte mobilisation, diverses irrégularités ont été dénoncées par les différentes formations politiques.
Dès l’ouverture des bureaux de vote à 7 heures du matin, les électeurs se sont mobilisés, notamment de nombreux jeunes et femmes attirés par l’augmentation de l’implication des femmes en politique ces dix dernières années et par l’introduction cette année d’une liste nationale réservée aux candidats de moins de 35 ans, garantissant automatiquement onze sièges de députés à la jeunesse.
Les premiers résultats ont été annoncés le dimanche 14 mai, ce qui a suscité des critiques supplémentaires.
Selon la Commission électorale nationale indépendante (Céni), le taux de participation s’est élevé à 60%.
Lors d’une conférence de presse, le parti présidentiel El Insaf a dénoncé de nombreux manquements de la part de la Céni, notamment le déplacement de bureaux de vote à la dernière minute, ce qui a désorienté les électeurs inscrits.
Les critiques portaient également sur des bulletins de vote manquants pour le scrutin législatif et le refus d’entrée des représentants du parti dans les bureaux de vote pour observer le déroulement du vote.
Ces problèmes ont contraint la Céni à maintenir certains bureaux ouverts tard dans la soirée, bien après l’heure officielle de clôture fixée à 19 heures.
Selon certains témoignages, il semble même que le vote ait repris le dimanche matin dans certaines localités afin de permettre à plusieurs électeurs qui n’avaient pas pu voter le samedi d’exercer leur devoir civique.
L’opposition a formulé les mêmes critiques. Le parti Tawassoul, principal opposant du pays, et la coalition RAG-Sawab insistent sur les nombreux bureaux qui ont ouvert avec plusieurs heures de retard, empêchant ainsi de nombreux électeurs de voter jusqu’à tard dans la soirée.
Les opposants accusent le pouvoir d’avoir organisé ces défaillances pour s’assurer la victoire, ce que le parti présidentiel dément.
Ce triple scrutin servira de test au parti au pouvoir El Insaf du président Mohamed Ould Cheikh el-Ghazouani à l’approche de l’élection présidentielle l’année prochaine. Il permettra de mesurer sa popularité dans les urnes face à ses principaux challengers, le parti islamiste Tawassoul et la formation Sawab soutenue par le militant anti-esclavagiste Biram Dah Abeid.
Malgré les irrégularités signalées et les critiques formulées, la participation élevée témoigne de l’importance accordée par les Mauritaniens à l’exercice de leur droit de vote et à la consolidation de leur démocratie.
Les résultats définitifs seront déterminants pour évaluer la confiance du peuple mauritanien envers ses représentants politiques et pour préparer le terrain en vue de l’élection présidentielle à venir.