Le génocide namibien s’est déroulé entre 1904 et 1908 en Namibie, alors une colonie allemande. Les Hereros, un peuple nomade, se sont rebellés contre les forces coloniales allemandes en 1904, mais en réponse, les forces allemandes ont lancé une campagne militaire brutale qui a entraîné la mort de milliers de personnes.
Les forces allemandes ont utilisé des tactiques brutales comme l’exécution sommaire, la déportation dans des camps de concentration, la stérilisation forcée et la privation de nourriture et d’eau.
Jusqu’à 80 000 Hereros et 10 000 Namas ont été tués.
Les terres et les ressources qui leur avaient été confisquées par les forces coloniales allemandes n’ont pas été restituées, et ils ont été soumis à des politiques discriminatoires jusqu’à l’indépendance de la Namibie en 1990.
De nombreux historiens considèrent ce massacre comme le premier génocide du XXe siècle.
Le gouvernement allemand a reconnu le génocide en 2015 et a présenté des excuses officielles pour les atrocités commises.
En mai 2021, l’Allemagne a promis une aide au développement de 1,1 milliard d’euros sur trente ans, qui doit profiter aux descendants des deux tribus.
Cependant, l’accord a été rejeté par de nombreux Namibiens, estimant que les descendants des Hereros et des Namas n’avaient pas suffisamment été impliqués dans les négociations et que le montant négocié était “insultant”. Les représentants des deux peuples réclament donc le versement de réparations.
Le 27 avril, les peuples Herero et Nama de Namibie ont exprimé leur volonté de participer aux négociations avec l’Allemagne concernant la renégociation de l’accord sur le génocide conclu en 2021 de manière directe et indépendante.
Les rapporteurs des Nations Unies ont récemment mis en évidence le statut juridique particulier des deux peuples en vertu du droit international et ont souligné que les mécanismes visant à réparer les crimes coloniaux devraient être développés en collaboration avec les peuples autochtones.
Ils ont exprimé leur intention de demander à l’ONU de surveiller l’engagement de l’Allemagne à respecter les obligations des Nations Unies et de la communauté internationale en ce qui concerne les demandes de réparations.
Les peuples Herero et Nama continuent donc de se battre pour obtenir justice pour les atrocités commises contre eux il y a plus d’un siècle, et l’issue de ces renégociations reste incertaine.