Le quatrième pouvoir a son rôle à jouer dans l’évaluation des pays sur le plan de la démocratie, du respect des droits humains et de la croissance économique. Son intrusion dans les cercles d’influence à l’effet d’informer ou d’alerter l’opinion permet de le situer dans le contexte de chaque État. Description d’une activité telle qu’elle est vécue au Sud du Sahara.
Les acteurs de la presse répandus aux quatre coins du monde ont marqué un temps d’arrêt le 03 mai pour célébrer cette journée consacrée chaque année à un métier noble, mais ô combien risqué.
Une occasion pour les hommes de média de se pencher sur les questions relatives à la pratique du journalisme. Le constat est clair, les maîtres du micro et de la plume n’exercent pas toujours dans un environnement où il fait bon vivre.
En Afrique noire, la presse qui enquête ‘’ dérange ceux qui ont quelque chose à cacher ‘’. Entre les intimidations, les filatures, les arrestations arbitraires, les violences et les meurtres, les journalistes deviennent la cible des réseaux politiques et économiques douteux.
« Façonner un avenir des droits : la liberté d’expression, clé de voûte des droits humains », thème choisi par l’UNESCO pour la 30e édition 2023 de la journée mondiale de la liberté de la presse, vient à point nommé. Le journal Wakat Séra dans son rapport du mois de janvier de l’année en cours fait savoir : ‘’ Au pays des hommes intègres, la liberté d’expression est aujourd’hui la valeur la mieux foulée aux pieds de la presse, qui portait avec dignité et responsabilité, son statut de 4e pouvoir se cherche en attendant des jours meilleurs. Des jours meilleurs qui eux…se font attendre ! Il faut sauver cette espèce de plus en plus persécutée, malheureusement, par ceux qui doivent la protéger’’.
Le média critique ouvertement les autorités burkinabés dans leur manque de volonté d’assainir le milieu de la presse pour un exercice adéquat de la profession. Même son de cloche pour RSF qui dénonce le musèlement de la presse au Nigéria : ‘’ Depuis juin 2022, au moins 15 journalistes ont été arrêtés et détenus pendant deux jours sur la base de motifs fallacieux et le plus souvent de manière arbitraire’’.
En l’espace de cinq mois, trois journalistes camerounais ont été froidement assassinés et leurs dépouilles retrouvées à l’air libre.
Le cas du journaliste Nobert Zongo devenu un symbole du journalisme d’investigation, mis à mort dans le cadre de son travail, est la preuve que l’Afrique Subsaharienne a encore du chemin à faire dans le respect de la liberté d’expression.
Tchuisseu Lowé