Le 16 février dernier, des gendarmes ont fait sortir de force Ousmane Sonko, un opposant politique sénégalais, de sa voiture pour le ramener chez lui en fourgon blindé de la police, après qu’il a comparu devant le tribunal de Dakar pour une affaire de diffamation.
Cette altercation marque la dernière confrontation publique entre Ousmane Sonko et le pouvoir, dans un contexte de tensions croissantes à l’approche des élections présidentielles de février 2024.
Sa candidature dépendra de l’issue de son procès pour diffamation, car il est considéré comme un concurrent sérieux contre le président actuel, Macky Sall, dont on ne sait pas encore s’il désirera un troisième mandat malgré les objections constitutionnelles.
Au cours des derniers mois, les autorités ont interdit de nombreux rassemblements de l’opposition, ce qui a entraîné des arrestations de partisans et militants d’Ousmane Sonko.
Des troubles ont également éclaté lors d’un rassemblement interdit à Mbacké la semaine précédente, où les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes contre les sympathisants d’Ousmane Sonko qui voulaient entrer dans le tribunal où il était jugé.
En outre, Ousmane Sonko est poursuivi pour diffamation, injure publique et faux et usage de faux par le ministre du tourisme, Mame Mbaye Niang, et son procès a été renvoyé au 16 mars.
En mars 2021, son arrestation en chemin pour une convocation devant un juge dans une affaire de viols présumés avait provoqué de graves émeutes, faisant une douzaine de morts.
Bien qu’aucune date de procès n’ait été annoncée pour cette affaire, son parti politique, le Parti Pastef (Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) ainsi que le Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR) ont organisé d’importantes manifestations pour commémorer les 25 années d’existences du PUR.
Ainsi, lors de la dernière grande assemblée politique organisée par le PUR au Stade Amadou Barry, Ousmane Sonko a expliqué les raisons de son évacuation par des agents de la Brigade d’Intervention Polyvalente (BIP) de la Police Nationale.
Il a expliqué que les agents de la Brigade d’Intervention Polyvalente (BIP) de la Police Nationale l’ont sorti de sa voiture afin de le protéger contre les tirs provenant des individus armés qui se trouvaient à côté des forces de sécurité.
Reprenant son discours, le dirigeant du parti Pastef, galvanisé par la mobilisation importante des partisans du PUR, a adressé une invitation au président Sall à réagir avec vigueur et à prendre conscience que son mandat ne pourrait pas s’étendre au-delà du 25 février 2024 :
« Si les faucons qui entourent Macky Sall au Palais lui ont fait croire qu’il peut rester Président du Sénégal au-delà du 25 février 2024, ils l’ont trompé. C’est terminé pour lui. Je vais lui dire ça en Wolof. S’il ne comprend Wolof, je vais lui dire ça en Pulaar, s’il ne comprend pas pulaar, je vais lui dire ça en Diola, s’il ne comprend pas Diola, je vais lui dire ça en Socé, s’il ne comprend pas Socé, je vais lui dire ça en anglais : Macky Sall, The Game is over ».
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