L’Italie occupe la place de premier partenaire commercial de la Libye, avec 10,17 milliards d’euros d’échanges sur les 10 premiers mois de 2022 (+75,71% sur la même période de 2021), selon l’ambassade d’Italie à Tripoli.
Libye: Meloni scelle un accord gazier et prône une “stabilisation” | PME
L’entreprise italienne des hydrocarbures Eni et la Compagnie nationale de pétrole libyenne ont signé ce samedi 28 janvier 2023 à Tripoli un accord important relatif à l’exploitation de gisement de gaz au large de la Libye.
Cet accord a été signé en présence de la première ministre d’Italie Giorgia Meloni, de son homologue libyen Abdelhamid Dbeibah, du patron de l’entreprise ENI Claudio Descalzi et du dirigeant de la NOC Farhat Bengdara.
La signature de l’accord entre la puissante entreprise italienne Eni et la compagnie libyenne NOC aurait pour objectif d’exploiter deux gisements gaziers, moyennant un investissement de 8 milliards de dollars sur trois ans.
C’est un grand projet développé en Libye depuis 2000 sur deux champs situés au large qui devrait à partir de 2026 produire environ 750 et 800 millions de mètres cubes de gaz par jour.
Une partie du gaz servira à répondre à la majorité des besoins libyens et une autre sera exportée en Italie.
Cela favorisera des investissements dans le secteur énergétique, la création de nombreux emplois mais aussi et surtout le renforcement de la position de Eni et aussi une amélioration de l’économie libyenne.
Outre l’aspect économique, Giorgia Meloni a évoqué le sujet de l’arrivée massive de migrants clandestins partant des côtes libyennes. Elle a mentionné un accord pour « faire davantage afin de contrecarrer les flux d’immigration illégale » depuis les côtes libyennes, un problème « qui ne concerne pas que l’Italie mais également l’Europe »
La signature de l’accord ente la Libye et l’Italie s’est faite dans un contexte politique complexe pour la Libye. En effet, le pays est plongé dans une crise politique depuis la chute de l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011 et est entre deux gouvernements qui se disputent le pouvoir : celui d’Abdelhamid Dbeibah à Tripoli et celui de Fathi Bachagha, soutenu par le camp de Khalifa Haftar.
Cela a malheureusement affecté l’exploitation des gisements, le transport des hydrocarbures et les terminaux pétroliers.
La signature de l’accord italo-libyen est « une indication claire que le secteur pétrolier est sans risque », a affirmé Farhat Bengdara.
L’un des plus grands défis pour la Libye serait à présent de maintenir la situation sécuritaire, de l’améliorer et de la rendre plus favorable aux potentiels investissements.