Le 19 Janvier dernier le parlement européen a adopté à une large majorité, une résolution enjoignant aux autorités marocaines de respecter la liberté d’expression et la liberté des médias et de mettre fin au harcèlement de tous les journalistes, texte publié qui remettait en question la liberté de la presse au Maroc.
Ledit texte a été mal accueilli par la classe politique marocaine et certains médias qui ont soutenu que la France orchestrait une campagne anti marocaine à Bruxelles.
« Dans les coulisses de cette décision se cache un pays que l’on croyait ami et partenaire sûr mais l’odeur du gaz lui a fait perdre la tête », Ahmed Touizi, député à la majorité.
Il fait ainsi référence au rapprochement entre Paris et Alger, rivale régionale de Rabat.
Entre Rabat qui ne digère toujours pas le texte publié, la porte-parole du ministère français Anne-Claire Legendre des affaires étrangères a affirmé et je cite : « Nous sommes au contraire dans un partenariat d’exception que nous entendons nourrir » d’autant plus qu’en décembre dernier Paris et Rabat s’étaient prononcés pour un partenariat renouvelé. Le président français Emmanuel Macron devrait d’ailleurs effectué une visite en ce premier trimestre 2023.
Mais vu la situation qui prévaut en ce moment faisant état d’une nouvelle dégradation des relations Franco-marocaines, la venue prochaine du président français est mise en doute.
En réponse au parlement européen, les parlementaires européens ont décidé à l’unanimité, de reconsidérer les relations avec le parlement européen et rejeté toute ingérence dans les affaires du Maroc. Le parlement marocain a estimé que cette résolution constitue une attaque inacceptable contre la souveraineté, la dignité et l’indépendance des instances judiciaires du royaume.
Dans ce climat de crise diplomatique entre Rabat et Paris, la mission de l’ambassadeur du Maroc en France Mohamed Benchaâboun a pris fin sans qu’un successeur ne soit désigné.
Même si la décision de mettre fin aux fonctions de l’ambassadeur est une procédure habituelle, elle reste quand même sur fond de tensions diplomatiques.
Le Maroc n’a donc officiellement plus d’ambassadeur à Paris.
Les tensions entre Paris et Rabat pourront elles prendre au vu des tentatives échouées et des crises à répétition ?