Des milliers de Tunisiens ont manifesté ce 14 janvier, date anniversaire de la Révolution contre le pouvoir de Kaïs Saïed à Tunis.
Cette manifestation a été organisée par la coalition d’opposition, le Front de Salut National (FSN).
Plusieurs groupes de personnes y ont participé : des partis politiques, associations et autres organisations se sont regroupés et ont fait part de leur insatisfaction au président Kaïs Saïed, demandant ainsi son départ de la présidence.
Ces nombreux protestataires ont forcé des barrières de sécurité et se sont dirigés vers la symbolique avenue Bourguiba pour un face-à-face tendu avec la police tunisienne, ce jour-là représentée en grand nombre.
Les Tunisiens se montrent de plus en plus mécontents d’une part à cause de la détérioration de leurs conditions de vie, avec une inflation supérieure à 10% et la pauvreté qui touche 20% des 12 millions d’habitants et d’autre part, en raison du taux de chômage qui s’accentue considérablement.
En effet, l’économie en difficulté, les principales denrées alimentaires se font de plus en plus rares sur les étagères car l’Etat étant très endetté a du mal à financer leur importation.
Par conséquent , les pénuries de lait, sucre, café et récemment de pâtes sont fréquentes et deviennent chroniques.
« Le coup d’Etat nous a ramené la famine et la pauvreté. Hier, l’épicier m’a donné juste 1 kilo de macaronis et un litre de lait. Comment je peux nourrir ma famille de 13 personnes avec ça », a affirmé Nouha, 50 ans, femme au foyer, qui manifestait avec le FSN.
Cette manifestation surgit dans un contexte économique déjà tendu du fait de l’adoption en Tunisie de la loi de finances 2023. En effet, cette dernière a fait l’objet de plusieurs critiques car étant dictée par le président Kaïs Saeïd, faisant augmenter les recettes fiscales et par conséquent baisser le revenu net de chaque citoyen.
Plusieurs manifestants ont accusé le président Kaïs Saïed de mauvaise gouvernance en raison du fait que ce dernier se serait accaparé toutes les instances du gouvernement : malgré le fait d’avoir destitué son premier ministre, modifié la constitution afin de raffermir sa souveraineté au désavantage du parlement, la Tunisie subit une crise économique et politique non négligeable.
Jawhat Ben Mbarek, leader du mouvement Citoyens contre le coup d’état affirme par ailleurs qu’il s’agit d’« une crise politique qui s’accentue, et s’enracine, et qui pèse sur l’économie tunisienne et les finances, sur le quotidien des Tunisiens : le pays va de plus en plus mal, les Tunisiens souffrent de plus en plus. ».