Corneille Nangaa, coordonnateur du mouvement AFC/M23/ AP
Le dimanche 14 septembre dernier, dans l’est de la République Démocratique du Congo, l’AFC/M23 a organisé une cérémonie au sein de son centre de formation à Rumangabo, dans le Rutshuru, au nord de Goma, pour présenter un nouveau contingent de plus de 7 000 hommes. Ce rassemblement a été marqué par un discours martial de Corneille Nangaa, coordonnateur du mouvement, qui a incité ses troupes à poursuivre leur lutte, malgré les pourparlers en cours à Doha, qui peinent à progresser.
D’après les déclarations de l’AFC/M23, la majorité des nouveaux membres de ce contingent seraient d’anciens soldats des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), qui avaient fait défection lors des prises de Goma et de Bukavu, ainsi que des ex-Wazalendos et des recrues récentes. Une vidéo de la cérémonie, largement diffusée sur les réseaux sociaux, montre Nangaa exhortant ses hommes à “libérer” le Congo jusqu’à Kinshasa. Il a également promis que 12 000 autres combattants, actuellement en formation, rejoindraient bientôt leurs rangs, bien qu’aucune source indépendante ne puisse confirmer ce chiffre.
Les discours de Corneille Nangaa, souvent empreints de bravade, s’inscrivent dans une stratégie manifeste de démonstration de force, surtout dans le contexte actuel des négociations qui, bien que timidement en avance, n’ont pas apporté de solutions concrètes. Ce week-end, les discussions à Doha ont essentiellement porté sur la question des prisonniers.
Parallèlement, des informations provenant de Kinshasa évoquent un renforcement des déploiements militaires sur le terrain, notamment autour d’Uvira, où l’on signale l’arrivée de troupes et de matériel supplémentaires, tant du côté des FARDC que depuis le Burundi. Cette escalade des tensions souligne la fragilité de la situation sécuritaire dans l’est du pays et les défis persistants auxquels les autorités congolaises sont confrontées.
Thom Biakpa