Après le départ des troupes françaises du Mali, du Burkina Faso et bientôt du Niger, Paris pourrait construire une nouvelle configuration géostratégique au regard du nombre réduit de ses soldats sur le continent et du sentiment antifrançais en plein essor.
Quel pays d’Afrique pourrait accueillir les 1500 militaires français appelés à quitter le Niger ? La rumeur sur une probabilité pour ces hommes en tenue d’être affectés au Bénin a été démentie illico presto par le gouvernement béninois. Ainsi plane le suspense sur l’avenir de ces éléments étrangers en opération sur le continent.
L’échec de la mission du G5 Sahel créée il y a quatre ans sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, a contraint les dirigeants maliens, nigériens et burkinabè à revoir leurs copies. Pourtant, la lutte contre le terrorisme dans ces pays avait motivé ces États à valider l’appui en armement, logistique et effectif militaire que leur apportait la France. Mais les résultats enregistrés sur le terrain n’ont pas convaincu les autorités de ces Nations dont les populations subissent les actions des groupes djihadistes. Le Tchad, la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso et le Niger forment le G5 Sahel.
La France aurait-elle ouvert les négociations avec le Tchad pour y installer son contingent indésirable à Niamey ? Paris compte 1000 soldats à Ndjamena. Depuis 1983, la présence des forces françaises au Tchad n’a pas réussi à faire reculer les bandes rebelles lourdement armées ; le Nord du pays constitue le foyer des mouvements hostiles au gouvernement. Les affrontements entre ces groupes et l’armée nationale entraînent régulièrement des pertes en vies humaines et matérielles.
Les masses africaines s’impliquent davantage dans les relations avec la France pour dénoncer l’armée française et la politique menée par l’Hexagone en Afrique. Cet aspect sensible des rapports bilatéraux devrait être considéré au cas où la France solliciterait un pays pour implanter ses bases militaires d’autant plus qu’elle est au centre de vives contestations animées par des figures vent debout contre des méthodes traitées de coloniales. Au Tchad également, le sentiment antifrançais gagne du terrain.
Tchuisseu Lowé