Le général Brice Olingui Nguema passe au crible l’ancien système Bongo. Silence radio face aux multinationales pointées du doigt pour leurs actions à Libreville et dans l’arrière-pays. Le supposé statu quo de pré carré français est-il maintenu ?
L’actuel régime gabonais serait-il en mesure d’incarner un changement profond et de manière globale ? Les nominations de nouveaux responsables au sein des institutions et les incarcérations des proches de l’ex-président Ali Bongo pour des motifs de ‘’bien mal acquis’’, ‘’ corruption’’, ‘’détournements massifs’’ etc., ont semblé donner le ton d’une rupture avec le gouvernement précédent.
Mais les intérêts du Gabon et des Gabonais devant les compagnies étrangères forestières et pétrolières, préoccuperaient moins les autorités actuelles alors que les exploitations abusives des ressources naturelles et humaines du pays sont un secret de polichinelle. Peut-on penser à un changement en surface ?
« Sur le plan de la coopération avec les puissances occidentales, les nouveaux dirigeants gabonais ont conservé la méthode Ali Bongo déchu du pouvoir.
Nous assistons à une mutation d’un régime qui sur plusieurs aspects reste identique à un système politique inerte et vieillissant. Sa genèse remonte à l’ère Omar Bongo. Ces modifications de façade ne valent pas une révolution dans son sens premier. On est loin de débattre des questions de souveraineté ». Ndam Simon, internationaliste, émet des réserves sur la volonté d’une transformation géopolitique de l’État du Gabon.
« Tout au moins le personnage Ali Bongo et ses proches ont été écartés et leur absence des affaires contribuerait à satisfaire l’état émotionnel et psychologique des populations qui dans leur grande majorité doutaient non seulement de ses capacités physiques et intellectuelles mais surtout fustigeaient sans cesse la gouvernance du Parti démocratique gabonais (PDG) », ajoute le spécialiste.
Contrairement aux régimes militaires du Mali, du Burkina- Faso et du Niger – acculés de sanctions au niveau de la CEDEAO et à l’international, le pouvoir des hommes en tenue du Tchad et du Gabon présente les allures d’un long fleuve tranquille tant dans la CEMAC qu’au niveau de la communauté internationale.
Tchuisseu Lowé