L’ancienne première dame gabonaise et son fils refusent de se rendre à Libreville pour leur procès/ L’Union
Sylvia Bongo, ancienne Première dame du Gabon, et son fils Noureddin, tous deux poursuivis pour détournement de fonds publics, ne se rendront pas à Libreville pour leur procès prévu le 10 novembre. L’information a été communiquée par leur avocat, Pierre-Olivier Sur, qui a déclaré que leur retour au Gabon était inenvisageable, en raison des conditions qu’ils qualifieraient de “tortionnaires” dans lesquelles ils se trouveraient.
Actuellement en liberté provisoire à Londres, Sylvia Bongo et son fils dénoncent ce qu’ils décrivent comme un “procès spectacle” injuste. Arrêtés lors du coup d’État d’août 2023, ils ont passé près de vingt mois en détention, durant lesquels ils affirment avoir subi des tortures. En mai 2024, Ali Bongo, le président déchu et père de Noureddin, ainsi que Sylvia et Noureddin, ont déposé une plainte en France, alléguant des traitements inhumains infligés par les militaires proches du nouveau président, Oligui Nguema.
Dans un communiqué, Pierre-Olivier Sur a souligné l’impossibilité pour Sylvia et Noureddin de retourner au Gabon pour leur procès, déclarant : “On ne peut pas attendre d’eux qu’ils retournent sous la garde de leurs tortionnaires à Libreville pour cet événement.” Les poursuites incluent des accusations de détournement de fonds publics, qui visent à faire payer les membres de l’ancienne administration.
Les avocats de la famille Bongo dénoncent le procès comme un “exutoire politique” et un “spectacle populiste” qui viole les principes fondamentaux du droit, tant au niveau national qu’international. Ce contexte a suscité des inquiétudes quant à l’état de droit et à l’équité judiciaire au Gabon.
Sylvia Bongo, âgée de 62 ans, et Noureddin, 33 ans, espèrent que leur plainte déposée en France pourra contribuer à faire la lumière sur leurs allégations de torture et à obtenir justice. Leurs démarches soulignent les enjeux politiques et juridiques complexes qui entourent la transition politique au Gabon après le coup d’État.
Thom Biakpa