Au Gabon, le PDG, ex-parti au pouvoir fait face à une guerre de leadership/ Dépêche 241
Les tensions au sein du Parti démocratique gabonais (PDG), ancien parti unique ayant dirigé le Gabon pendant 55 ans, continuent de s’intensifier. Récemment, une équipe nommée ou confirmée par Ali Bongo, l’ex-chef de l’État renversé en 2023, a tenté de tenir une réunion au siège du parti. Cependant, l’équipe dirigée par Blaise Louembe, président élu lors du congrès de janvier dernier, a refusé leur entrée, marquant ainsi un tournant décisif dans le contrôle de cette formation politique.
Une dizaine de membres de l’équipe pro-Bongo se sont présentés devant le siège du PDG, mais ont été accueillis par trois jeunes femmes chargées de leur signifier le refus d’accès. Arthur Benga Ndjeme, secrétaire général adjoint nommé par Ali Bongo, a alors fait marche arrière, qualifiant le congrès qui a élu les actuels dirigeants d’illégitime. Il a exprimé son mécontentement en déclarant : « Un congrès ne s’improvise pas. On n’annonce pas un congrès du PDG le lundi pour le tenir le jeudi. Un congrès commence par des conseils provinciaux pour que les avis de tous les militants soient pris en compte. »
Dans la cour du siège, Angélique Ngoma, la secrétaire générale élue lors du congrès de janvier, a défendu la légitimité de son équipe et de Blaise Louembe. Elle a rappelé que suite à la mise en réserve de l’ancien président en septembre 2024, le PDG avait mis en place de nouvelles structures à l’issue d’un congrès extraordinaire, permettant ainsi au parti de continuer à fonctionner.
Face à cette crise interne, la justice gabonaise a été saisie pour tenter de résoudre le litige entre les deux camps. Cette situation met en lumière les fractures au sein du PDG et soulève des questions sur l’avenir politique du parti dans un contexte de transition post-Bongo. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer qui contrôlera véritablement cette formation historique et comment elle s’adaptera aux nouvelles réalités politiques du Gabon.
Thom Biakpa