Le général Brice Oligui Nguema, président de la transition gabonaise / photo: AFP
Le Gabon a officiellement franchi un nouveau cap ce jeudi en entrant dans la Ve République. La promulgation de la nouvelle Constitution, adoptée par référendum en novembre dernier, a eu lieu ce 19 décembre 2024, lors d’une cérémonie solennelle sur la place de la Libération à Libreville. Cet événement s’est déroulé devant le monument érigé en hommage aux militaires qui ont renversé Ali Bongo un an plus tôt, le 30 août 2023.
Cette nouvelle Constitution, qui marquera un tournant décisif dans l’histoire politique du pays, entrera en vigueur après les élections à venir, dont la date précise reste à déterminer, mais qui devraient se tenir au plus tard en août 2025.
Dans son discours prononcé à Libreville, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition, a exprimé sa satisfaction quant à la réalisation de cette promesse et à la manière dont le processus référendaire s’est déroulé. Il a souligné que la nouvelle république devait se démarquer radicalement du régime précédent. « La maturité des différents acteurs, l’unité nationale, la tolérance, le respect de l’autre et la transparence qui ont prévalu tout au long de ce processus témoignent d’un saut qualitatif vers une ère nouvelle pour le Gabon. Cette loi fondamentale doit être le reflet de notre histoire et la plateforme de nos aspirations », a-t-il déclaré.
Le président de la transition a également insisté sur l’importance de bâtir un État de droit, en promouvant les libertés fondamentales et les droits de l’homme. « Nous devons garantir une justice équitable et l’égalité de tous devant la loi. Cette Constitution incarne l’espoir que la Nation place dans l’avènement d’un Gabon nouveau. La Ve République doit se positionner aux antipodes de l’ordre ancien, tant par sa gouvernance que par l’introduction de nouveaux visages et de nouvelles méthodes », a-t-il ajouté.
La Cour constitutionnelle du Gabon a validé l’adoption de la nouvelle Constitution le 29 novembre, après qu’elle ait été approuvée par 91,64 % des votants lors du référendum de mi-novembre. Cette étape est cruciale pour le retour à l’ordre constitutionnel dans le pays.
Suite à l’adoption de la nouvelle Constitution, des consultations ont été ouvertes pour réviser le code électoral, en préparation des élections présidentielle, législatives et locales prévues pour 2025. Ces élections marqueront la fin de la période de transition qui a suivi le renversement de la dynastie Bongo, et elles sont perçues comme une opportunité pour le Gabon de se réinventer et de construire un avenir politique plus inclusif et démocratique.
Ainsi, le Gabon se tourne vers l’avenir avec l’espoir d’une gouvernance renouvelée et d’une participation citoyenne renforcée, dans un contexte où les attentes de la population sont plus élevées que jamais.
Thom Biakpa