Les États-Unis ont décidé de supprimer les droits de douane de 15 % imposés depuis avril sur plusieurs produits agricoles en provenance du Ghana, dont le cacao, pilier de l’économie nationale. Cette mesure, effective depuis le 13 novembre, devrait générer environ 60 millions de dollars de recettes supplémentaires par an pour le gouvernement ghanéen.
Deuxième producteur mondial de cacao derrière la Côte d’Ivoire, le Ghana dépend fortement de ses exportations agricoles pour soutenir sa monnaie, financer ses dépenses publiques et stabiliser son économie. « L’administration américaine a officiellement informé le gouvernement ghanéen que les droits de douane de 15 %, instaurés sous la présidence Trump sur le cacao et divers produits agricoles éligibles, ont été levés », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Sam Okudzeto Ablakwa, sur X lundi 25 novembre.
Selon lui, cette suppression offre une bouffée d’oxygène bienvenue, permettant au pays « d’engranger environ 60 millions de dollars supplémentaires chaque année ». Le Ghana exporte en moyenne 78 000 tonnes de fèves de cacao par an vers les États-Unis, premier consommateur mondial de chocolat et dérivés.
Une mesure qui concerne plusieurs produits agricoles
Outre le cacao, la levée des droits de douane touche une large gamme de produits agricoles ghanéens, dont les noix de cajou, avocats, bananes, mangues, oranges, citrons verts, bananes plantains, ananas, goyaves, noix de coco, gingembre et poivrons. Cette diversification pourrait renforcer la compétitivité des exportateurs ghanéens sur le marché américain.
Cette décision s’inscrit dans le cadre d’un accord conclu récemment entre Accra et Washington. Le Ghana a en effet commencé, en septembre, à accueillir des ressortissants expulsés des États-Unis, principalement originaires d’Afrique de l’Ouest. Peu après la mise en œuvre de cet accord, Washington avait retiré le Ghana de la liste des pays africains soumis depuis juin à des restrictions dans la délivrance de visas.
Pour Daniel Amateye Anim-Prempeh, économiste à Accra et membre de l’Initiative politique pour le développement économique (PIED), l’accord représente « une situation gagnant-gagnant pour les deux pays ». Selon lui, « le secteur du cacao, pierre angulaire de l’agriculture ghanéenne, sera le premier bénéficiaire de cet accès amélioré au marché américain ».
Un soutien bienvenu pour une économie en reprise
L’arrivée de nouvelles recettes devrait contribuer à stabiliser une économie encore marquée par la crise de 2022, qui avait conduit le Ghana au défaut de paiement et à une inflation atteignant 50 %. Grâce à une croissance du PIB, à une réduction progressive de la dette publique et au soutien du FMI, la confiance des investisseurs s’est renforcée. Les agences de notation Fitch, Moody’s et S&P ont d’ailleurs récemment relevé leurs perspectives sur le pays.
La suppression des droits de douane apparaît ainsi comme une mesure susceptible de consolider la reprise économique du Ghana, tout en renforçant les relations commerciales entre Accra et Washington.
Thom Biakpa
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