Au Ghana, les infirmières et sage-femmes ont décidé d’ôter la blouse pour dénoncer leurs conditions de travail difficiles/ Photo: Afriques
Le mercredi 11 juin 2025, environ 85 % des infirmières et sage-femmes du Ghana étaient en grève, un mouvement qui a débuté le 2 juin pour dénoncer des conditions de travail jugées inacceptables. Selon l’Association des Infirmières et Sage-Femmes du Ghana (GRNMA), cette mobilisation a des conséquences graves, notamment une augmentation de la mortalité dans les établissements de santé.
Le GRNMA estime que plus de 128 000 professionnels de la santé participent à cette grève. Les revendications des grévistes incluent l’octroi d’un 13e mois de salaire, des primes de carburant, des indemnités pour les postes en zones rurales, ainsi qu’un soutien pour le renouvellement des licences. Ces mesures, qui ne figurent pas dans le budget 2025, sont considérées par le syndicat comme essentielles pour améliorer les conditions de travail des infirmières et sage-femmes. David Tenkorang-Twum, secrétaire général de la GRNMA, a déclaré à l’AFP : « Nos revendications ne sont pas excessives. Nos principales demandes peuvent être satisfaites sans délai. »
Cependant, les négociations avec le gouvernement ont échoué. Le ministre délégué des Finances, Thomas Nyarko Ampem, a indiqué lors d’un point presse que répondre à ces revendications coûterait plus de 2 billions de cédis (environ 165 millions d’euros), ce qui compromettrait les efforts de redressement fiscal du pays. Malgré les tentatives de dialogue, le GRNMA a décidé de maintenir son mouvement de grève.
Face à cette crise, le ministre de la Santé, Kwabena Mintah Akandoh, a lancé un appel aux infirmières et sage-femmes retraitées pour qu’elles se portent volontaires afin de pallier la pénurie critique de personnel dans les hôpitaux.
Les conséquences de cette grève sont déjà visibles. Depuis le début du mouvement, les consultations externes ont été suspendues et environ 1 600 lits restent inutilisés à l’hôpital universitaire de Korle-Bu à Accra, la capitale. Les employés de la morgue de l’hôpital signalent une augmentation quotidienne des décès, avec au moins 20 à 25 décès par jour, selon des médias locaux.
Les autorités ghanéennes et le personnel médical font face à une pression croissante pour résoudre cette crise, alors que le pays lutte contre une pénurie de personnel dans les services hospitaliers et les centres médicaux. La situation met en lumière les défis auxquels est confronté le système de santé ghanéen et l’urgence d’améliorer les conditions de travail des professionnels de la santé pour garantir des soins adéquats à la population.
Thom Biakpa