Des attaques de drones ont visé mardi une raffinerie, une centrale électrique et une usine d’armes dans la région de Khartoum contrôlée par l’armée depuis mai. / AFP
Ce mardi 9 septembre, la région de Khartoum a été le théâtre de plusieurs attaques de drones ciblant des installations militaires, une raffinerie et une centrale électrique, marquant un regain de violence dans une zone qui avait connu une période de calme. Ces frappes, survenues aux premières heures du matin, ont été rapportées par des témoins.
Les attaques ont principalement visé le complexe militaire de Yarmouk, situé dans le sud de Khartoum, reconnu pour être une importante usine d’armement. Des explosions puissantes ont été entendues dans le secteur, indiquant la gravité de l’assaut. Quatre drones ont également frappé la centrale électrique d’al-Markhiyat à Omdourman, une ville voisine, provoquant un incendie. Bien que les dégâts aient été qualifiés de mineurs par une source de la compagnie nationale d’électricité, des images de la centrale en flammes ont circulé sur les réseaux sociaux.
D’autres installations ont également été ciblées. Trois drones, venant de l’ouest, ont frappé la raffinerie située à Bahri, au nord de Khartoum, entraînant des explosions. La base aérienne de Wadi Seidna, dans le nord-ouest de la capitale, a été attaquée, mais la défense au sol a réussi à intercepter et à abattre plusieurs drones. Un bâtiment militaire à Kafouri, près de Bahri, a aussi été touché, faisant des blessés parmi les militaires.
Ces événements surviennent quatre mois après que l’armée a repris le contrôle de Khartoum, chassant les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), qui sont en guerre depuis avril 2023. La situation reste instable, et bien que les sources n’aient pas désigné les auteurs des attaques, l’armée a, au cours de l’année, mené des offensives pour repousser les FSR vers le Darfour et certaines zones du Kordofan-Sud.
Le gouvernement militaire, qui a récemment lancé un vaste programme de reconstruction de Khartoum, fait face à un défi majeur. Plus de 600 000 Soudanais, ayant fui les violences, commencent à revenir dans la capitale, selon les statistiques de l’ONU. Ce nouveau cycle de violence complique encore davantage les efforts de rétablissement de la paix et de la stabilité dans le pays.
Le Soudan, en proie à des conflits internes depuis plusieurs mois, continue d’être marqué par des tensions qui menacent non seulement la sécurité de ses citoyens, mais également le processus de reconstruction et de réconciliation nationale.
Thom Biakpa