Photo : Charles Lomotong – AFP
Cela fait plus d’une décennie que la République Centrafricaine est empêtrée dans une guerre civile. Ce pays fait face à un conflit de positionnement entre les rebelles majoritairement musulmans de la Seleka et des milices majoritairement chrétiennes. Cette crise n’est pas sans conséquence pour les enfants qui sont utilisés de part et d’autres pour servir de combattants. Dans une adresse en début de semaine, Marthe Kirima, la ministre centrafricaine de la famille et du genre, a déclaré que ce sont environ 10 000 enfants qui combattent toujours aux côtés des groupes armés en République centrafricaine, plus d’une décennie après le début de la guerre civile.
La ministre de la famille et du genre, a indiqué dans un communiqué que » les enfants sont toujours recrutés comme combattants, espions, messagers, cuisiniers et même utilisés comme esclaves sexuels ». Alors que 15 000 enfants se sont échappés des forces rebelles, beaucoup selon elle sont traumatisés et ont du mal à retrouver une vie normale.
La République de Centrafrique pourtant riche en minéraux, est très appauvrie en raison de ces conflits qui ont eclaté depuis 2013, lorsque les rebelles majoritairement musulmans de la Seleka ont pris le pouvoir et ont contraint l’ancien président François Bozizé à quitter ses fonctions. Des milices majoritairement chrétiennes ont riposté, en ciblant également les civils. Et depuis, le pays a sombré.
Les Nations unies, qui ont une mission de maintien de la paix dans le pays, estiment que les combats ont tué des milliers de personnes et déplacé plus d’un million de personnes, soit un cinquième de la population. En 2019, un accord de paix a été conclu entre le gouvernement et 14 groupes armés, mais les combats à ce jour, continuent de faire rage.
Les Nations unies font du mieux qu’ils peuvent pour empêcher les enfants de rejoindre les groupes armés et de faciliter la réintégration dans la société de ceux qui sont libérés. Elle a mis en place des programmes de formation pour qu’ils deviennent mécaniciens, maçons, menuisiers ou qu’ils exercent d’autres professions. Si de nombreux enfants ont déclaré être devenus des ambassadeurs de la paix après leurs expériences traumatisantes, certains continuent de prêter mains fortes aux différents groupes armés.
Les ONG et les sociétés civiles elles, encouragent toujours le gouvernement à accélérer le processus de paix pour protéger ces enfants soldats.
Thom Biakpa