Le président de la transition en Guinée, le général Mamadi Doumbouya / AP
Ce week-end, la Guinée a officiellement créé un nouvel organe électoral, la Direction générale des élections (DGE), par décret du président de transition Mamadi Doumbouya. Cette nouvelle instance remplace la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et a pour mission d’organiser les élections politiques et les référendums sur l’ensemble du territoire guinéen.
La DGE est placée sous la tutelle du ministère de l’Administration territoriale, ce qui suscite déjà des inquiétudes au sein de l’opposition. En effet, celle-ci accuse la DGE d’être « un verrou militaire » destiné à maintenir le général putschiste Mamadi Doumbouya au pouvoir. Les critiques se concentrent sur le fait que le directeur, l’adjoint, ainsi que tous les directeurs régionaux, préfectoraux et communaux de la DGE sont nommés directement par le chef de l’État, ce qui soulève des questions sur l’indépendance de cette nouvelle instance.
Le décret créant la DGE a été diffusé à la télévision, en même temps que la loi relative à la tenue d’un référendum constitutionnel prévu en septembre. Cette coïncidence a renforcé les craintes des partis d’opposition, qui voient dans cette initiative une manœuvre pour contrôler le processus électoral.
Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement, défend la création de la DGE en affirmant qu’elle vise à « recréer la confiance entre le peuple et l’État ». Selon lui, cette transition est essentielle pour garantir des scrutins réussis et transparents. Cependant, des figures de l’opposition, comme Souleymane Souza Konaté de l’UFDG, dénoncent la DGE comme un instrument de confiscation du pouvoir, tandis que Dr Faya Millimono, président du Bloc libéral, y voit une opportunité pour la fraude électorale.
La mise en place de la DGE marque un tournant dans le paysage électoral guinéen, mais elle soulève également des interrogations sur la transparence et l’équité des futures élections. Les mois à venir seront cruciaux pour observer comment cette nouvelle instance fonctionnera et si elle parviendra à gagner la confiance des citoyens guinéens.
Thom Biakpa