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samedi, décembre 21, 2024
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Guinée Bissau/ Nouvelle tentative de coup d’Etat

Umaro Sissoco Embaló dissout le parlement et entre en « guerre » contre l’opposition

La Guinée Bissau est en proie à une instabilité socio-politique chronique. Après la tentative de coup d’État du 1er février 2022 qui a coûté la vie à 11 personnes, le pays a essuyé dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 2023, une autre tentative de putsch, qui a fait cette fois deux morts.

Les populations bissau-guinéennes ont en effet, eu le sommeil troublé, lorsqu’en cette nuit, des affrontements ont éclaté à Bissau, la capitale de la Guinée-Bissau, entre les forces gouvernementales et des unités de la Garde nationale qui avaient libéré de détention deux ministres accusés de corruption. Ces événements qualifiés très tôt de tentative de coup d’État par le président de la République Bissau-guinéenne, Umaro Sissoco Embaló, ont poussé celui-ci à dissoudre le parlement.

Umaro Sissoco Embaló qui accuse Domingos Simoes Pereira, son adversaire de longue date, par ailleurs, président du Parlement d’être l’instigateur de cette tentative de coup d’État, n’a pas hésité à mettre fin aux activités de cette institution qu’il considère comme  » un espace de guérilla politique et de complot ».

Mais en face, le président du parlement bissau-guinéen, Domingos Simoes Pereira, n’entend pas se laisser réduire aussi facilement au silence. Récemment, à l’issue d’une réunion de la coalition menée par sa formation politique, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), majoritaire à l’Assemblée nationale, il a réitéré son opposition à cette dissolution. « Malgré la tentative de coup d’État, il ne peut être question de dissolution de l’Assemblée Nationale. Notre Constitution est claire. Le Parlement ne peut être dissout dans les douze mois suivant son élection. Pour nous, la dissolution n’existe pas », a soutenu Pereira à Bissau au siège du PAIGC.

Le leader de l’opposition a également dénoncé le fait que des forces de sécurité aient été déployées à l’Assemblée nationale pour empêcher les députés d’avoir accès à l’institution. Il a même annoncé qu’il va « convoquer les députés pour qu’ils constatent eux-mêmes qu’ils sont empêchés d’accéder à l’Assemblée nationale, ce qui signifie que c’est un coup d’État constitutionnel qui a eu lieu », a-t-il dit.

Le chef de l’État Umaro Sissoco Embaló lui, a prononcé la dissolution du Parlement, mais a maintenu dans ses fonctions le Premier ministre et a récupéré les portefeuilles de l’Intérieur et de la Défense. Dans un entretien accordé à la télévision française France 24 et diffusé le mercredi 6 décembre dernier, il a annoncé que: « la semaine prochaine, on va avoir un nouveau gouvernement qui va me proposer une date des élections législatives anticipées ». Il a profité de l’occasion pour réitérer ses accusations à l’encontre de l’opposition qui, selon lui,  » est derrière ces troubles » et dénoncé avec des mots durs l’attitude  » des politiciens impatiens d’attendre les urnes » pour arriver au pouvoir.

Du côté de l’armée, le chef d’état-major, le général Biague Na Ntam, a présenté, mercredi 6 décembre, un arsenal de fusils automatiques, de lance-roquettes et de munitions saisis depuis ce que le pouvoir a présenté comme une tentative de coup d’État entre le 30 novembre et le 1er décembre 2023.

Selon le chef d’Etat-major, ces armes ont été prises essentiellement sur des membres de la Garde nationale, lors des affrontements entre cette dernière et l’armée la semaine passée et lors d’opérations de ratissage les jours suivants. La Garde nationale, relevant du ministère de l’Intérieur et l’armée, se sont livrés des combats qui ont fait au moins deux morts dans la capitale. Le chef de l’armée, restée fidèle au président, a indiqué que désormais, la Garde nationale passait sous le contrôle des militaires.

Si le président Umaro Sissoco Embaló rassure que tout est entré dans l’ordre et que la situation est complètement sous contrôle, l’évidence c’est que la crise entre le pouvoir et l’opposition couve toujours.

Thom Biakpa

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