Le président Bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo/ AP
Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a pris la décision inattendue de limoger le gouvernement dirigé par Rui Duarte Barros, ce jeudi 7 août. Ce changement survient à moins de quatre mois des élections générales, qui sont prévues pour le 23 novembre et incluront à la fois des élections présidentielles et législatives.
Sans fournir de raisons officielles pour cette décision, le chef de l’État a rapidement nommé Braima Camara, son ancien rival au sein du mouvement pour l’alternance démocratique (MADEM G 15), comme nouveau Premier ministre. Les relations entre Camara et Embaloont été marquées par des tensions internes, ce qui rend cette nomination d’autant plus significative.
Selon des analystes politiques, l’ascension de Braima Camara à la tête du gouvernement pourrait être perçue comme une tentative du président de désamorcer les contestations au sein de son propre parti. Cette stratégie vise à neutraliser d’éventuels opposants avant les élections, en constituant une équipe gouvernementale fidèle et dynamique pour mener campagne.
Du côté du PAIGC (Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert), le parti de l’ex-Premier ministre Rui Duarte Barros, aucune réaction n’a encore été communiquée suite à ce limogeage. Rui Duarte Barros était en fonction depuis décembre 2021, et son départ marque un tournant dans la politique guinéenne.
En ce qui concerne les élections présidentielles de novembre, Umaro Sissoco Embalo a déjà annoncé sa candidature pour un nouveau mandat. Cependant, la principale coalition d’opposition du pays soutient que son mandat a pris fin en février dernier, ce qui pourrait alimenter les tensions politiques dans les mois à venir.
Cette manœuvre politique de Embalo soulève des questions sur la stabilité du pays à l’approche d’élections cruciales et sur la capacité du nouveau gouvernement à faire face aux défis qui l’attendent. Les mois à venir s’annoncent décisifs pour la Guinée-Bissau, alors que le paysage politique continue d’évoluer.
Thom Biakpa