Le régime du capitaine Ibrahim Traoré a récemment révélé la découverte d’un “vaste réseau d’agents indélicats” au sein de la cour d’appel de Ouagadougou. En octobre, plusieurs magistrats, y compris des présidents de chambre, un procureur général et un juge d’instruction, ont été interpellés et sont désormais accusés d’avoir pris des décisions biaisées en échange de rémunérations.
Un système judiciaire en crise
Selon un communiqué des autorités, ces interpellations font suite à une série d’auditions qui ont mis à nu des pratiques de corruption au sein de la cour d’appel. Le capitaine Farouk Azaria Sorgho, porte-parole du Korag, l’organe en charge de mettre en œuvre la “révolution progressiste populaire”, a souligné l’ampleur du problème, déclarant que “d’importantes sommes d’argent ont été engagées pour des actes de corruption qui ont entraîné des instructions biaisées et des jugements partisans”.
Un cas spécifique impliquant une dizaine de douaniers, qui avaient été relaxés suite à un non-lieu, est particulièrement visé. Le Korag a dénoncé ce qu’il qualifie de “mascarade judiciaire” et a exprimé ses préoccupations quant à la fragilisation de la lutte contre la corruption.
Engagement renforcé contre la corruption
Le régime militaire, au pouvoir depuis 2022 et inspiré par les idéaux de Thomas Sankara, a fait de la lutte contre la corruption un axe central de son discours politique. Le capitaine Sorgho a déclaré : “Nous intensifierons notre combat contre la corruption et l’impunité des acteurs judiciaires”, tout en mettant en lumière un “grave dysfonctionnement dans la chaîne de justice”.
Alors que le régime fait face à des accusations récurrentes de répression des voix critiques, cette initiative pourrait également être perçue comme une tentative de restaurer sa crédibilité et de démontrer sa volonté de lutter contre les abus internes qui ternissent son image. En promettant un durcissement des mesures anti-corruption, le régime cherche à renforcer la confiance du public et à établir un cadre judiciaire plus transparent et équitable.
Thom Biakpa




