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samedi, décembre 21, 2024
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Kénya: Grève des agents de la santé, un hôpital public de Nairobi licencie 100 médecins

Photo AFP

Au Kenya, cela fait un mois que les médecins observent un mouvement de grève pour exiger des autorités une revalorisation salariale et des meilleures conditions de travail. Depuis le déclenchement de ce mouvement de débrayage des hommes en blouse, les 57 hôpitaux publics que comptent le pays, fonctionnent tout naturellement au ralenti et ce sont les malades aux revenus faibles qui en payent le prix fort.

 

Cette grève initiée par l’unique syndicat de médecins du Kenya (KMPDU), auquel s’est joint par la suite le syndicat des personnels soignants, hors les infirmiers (KUCO), s’est intensifiée ces derniers jours avec la manifestation menée par plusieurs centaines de médecins hospitaliers, ce mardi 9 avril à Nairobi, la capitale kényane et dépit de l’interdiction des autorités.

 

Plusieurs centaines de praticiens, certains portant des blouses blanches et charlottes sur la tête, ont défilé sous escorte policière de l’hôpital Kenyatta, le principal du pays, jusqu’au parlement en passant par le ministère de la Santé, dont ils ont bloqué les portes, selon les témoignages d’un confrère de l’AFP relayés sur la chaîne africanews.

 

 » On ne va pas se calmer de sitôt »,  » Solidarité pour toujours  » et  » Nos patients nous manquent », pouvait-on lire sur les banderoles brandies par les manifestants.

 

Le ministère de l’Intérieur avait interdit la manifestation, tenue dans le cadre d’une grève qu’il a qualifié d’ « illégale », allant contre une décision de justice.

 

Dans la foulée de cette grève, un hôpital public de Nairobi au Kenya, a pris la décision de licencier 100 médecins participant à cette grève nationale qui dure depuis près d’un mois, selon un communiqué rendu public par la direction de cet hôpital, ce mardi.

 

Un tribunal du travail de Nairobi a ordonné le 13 mars dernier, la suspension de la grève et l’ouverture de négociations, mais le mouvement s’est poursuivi. Ce tribunal a enjoint récemment, le 3 avril, les grévistes et le gouvernement de parvenir à un accord dans les 14 jours.

 

Mais les grévistes eux, ne veulent rien d’autres que la satisfaction de leur revendications, avant une quelconque reprise du travail.  » Nous sommes plus que disposés à retourner dans les hôpitaux, mais les efforts déployés par le gouvernement ne suffisent pas à mettre fin aux souffrances des praticiens », a déclaré devant la presse le secrétaire général adjoint du KMPDU, Dennis Miskellah.

 

Le dirigeant syndical a affirmé à l’AFP son intention de poursuivre le mouvement, car  » la Constitution leur donne le droit de tenir un piquet de grève, de manifester et de participer à une grève « .

 

La semaine dernière déjà, le KMPDU a rejeté une proposition de la Direction du Service Public, jugée insuffisante et élaborée sans concertation. Le gouvernement se disait prêt à répondre à certaines revendications comme le paiement d’arriérés de salaires et l’embauche de médecins internes.

 

Les médecins à travers cette grève d’une durée aussi inédite, espéraient mettre la pression sur le gouvernement pour l’amener à un accord.

 

Mais dimanche, le président William Ruto, qui mène une politique de réduction des déficits depuis son élection en 2022, a écarté toute concession supplémentaire.

 

« Nous ne pouvons pas continuer à dépenser l’argent que nous n’avons pas. Je dis à nos amis médecins que nous apprécions le service qu’ils font pour notre nation mais que nous devons vivre selon nos moyens », a déclaré le président.

 

Le KPMDU, qui revendique 7.000 adhérents, réclame notamment l’application d’un précédent accord, signé en 2017 avec le gouvernement pour mettre fin à une grève de 100 jours sur des revendications similaires qui avait paralysé le système de santé publique.

 

Il est bon de signaler que les salaires insuffisants et les mauvaises conditions de travail ont conduit à un exode des médecins kényans vers d’autres pays africains et au-delà du continent.

Thom Biakpa

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