Sénégal
La Cour suprême brise le rêve de Ousmane Sonko : l’opposant inéligible à la prochaine présidentielle
C’est fini ! Le rêve de Ousmane Sonko de briguer la présidentielle du 25 février 2024 au Sénégal, a été brisé, ce jeudi 4 janvier par la Cour suprême. L’opposant a vu sa condamnation prononcée en mai dernier par cette Cour à six mois de prison avec sursis pour diffamation face au ministre du tourisme Mame Mbaye Niang être confirmée.
C’est très tard dans la soirée de ce jeudi 4 janvier que la Cour suprême a rendu le délibéré après 12 heures d’audience. Les avocats des deux parties se sont affrontés à coup d’arguments et de plaidoyers. L’équipe de défense de Ousmane Sonko composée de 13 avocats, a plaidé pour une exception d’inconstitutionnalité, c’est-à-dire, qu’ils ont demandé à ce que la Cour suprême se dessaisisse de l’affaire en faveur du Conseil constitutionnel.
Ils ont également plaidé pour une cassation de l’arrêt de la cour d’appel du 8 mai, avançant de nombreux vices de procédure, notamment une citation à comparaître que leur client n’aurait pas reçue.
Malheureusement, le juge en charge du dossier n’a pas donné de suite favorable à leurs différentes requêtes. Ils les a rejetées en bloc, maintenant la condamnation d’Ousmane Sonko à six mois de prison avec sursis et 200 million de francs CFA de dommages et intérêts.
Cette décision du juge, enterre du coup l’éligibilité de Ousmane Sonko. Selon ses avocats et conformément au code électoral, la condamnation définitive de Ousmane Sonko, le rend inéligible pour cinq ans. Il est donc clair qu’il ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle du 25 février et devrait être retoqué par le Conseil constitutionnel.
À la sortie de l’audience, les avocats d’Ousmane Sonko, n’ont pas caché leur déception au micro du confrère RFI, d’autant qu’avant le délibéré de la cour, ils avaient eu de l’espoir en entendant les réquisitions de l’avocat général. » Je suis très déçu. Tout le monde a suivi les réquisitions du ministère public, et ces réquisitions tendaient à la cassation totale de tout l’arrêt pour des manquements graves à la loi », a déclaré Me Ciré Clédor Ly, l’un des membres du conseil d’Ousmane Sonko.
Malgré tout, les avocats de l’opposant au régime de Dakar garde l’espoir d’une contre-attaque, en se fondant sur L’article 34 du Code pénal qui dit que « les cas d’incapacité, en cas de délit, c’est la juridiction du jugement qui la prononce ou bien l’en dispense ».
Du côté des partisans de Ousmane, on ne veut aucunement se laisser abattre par cette décision selon eux injuste de la Cour suprême. L’on est plutôt déterminé à rester combatif jusqu’au bout.
Pour rappel, c’est le 20 janvier prochain, que le Conseil constitutionnel publiera la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 25 février 2024 au Sénégal.
Thom Biakpa