Avant l’apparition de la pandémie de COVID-19, la Tunisie était confrontée à plusieurs défis économiques majeurs tels que le chômage élevé, l’inflation et le déficit budgétaire. La crise sanitaire a eu un impact significatif sur l’économie tunisienne, entraînant des perturbations dans des secteurs clés tels que le tourisme, l’industrie manufacturière et les exportations.
Le gouvernement tunisien a mis en place des mesures visant à atténuer les conséquences économiques de la pandémie, notamment des mesures de soutien financier et des réformes structurelles. Cependant, la situation économique demeure fragile et incertaine.
Récemment, le président tunisien Kaïs Saïed a proposé l’introduction de taxes supplémentaires ciblant les personnes les plus riches du pays. L’objectif est de permettre d’une part à l’État de réduire les dépenses publiques et améliorer la situation financière du pays et d’autre part, de se passer d’un prêt du Fonds monétaire international (FMI) tout en rejetant les conditions qu’il considère comme des « diktats », qui limiteraient la souveraineté économique de la Tunisie.
Cette proposition vise à rééquilibrer les subventions actuelles en ciblant davantage ceux qui en bénéficient sans en avoir réellement besoin.
Elle a suscité un débat sur les mesures à prendre pour surmonter la crise économique et financière que traverse la Tunisie.
Selon le président Saïed, le système de subventions en place actuellement profite à tous les citoyens, y compris les plus riches. L’idée est de maintenir les subventions tout en introduisant des taxes supplémentaires pour ceux qui en ont les moyens, permettant ainsi à l’État de ne pas se soumettre aux conditions imposées par des entités étrangères.
La mise en place de nouvelles taxes représente un défi pour le pays. Alors que les impôts des salariés sont prélevés à la source, une grande partie des Tunisiens exerçant des professions libérales dans le secteur privé ne déclarent pas leurs revenus aux autorités fiscales. Il est donc essentiel de trouver des mécanismes efficaces pour garantir la collecte des taxes et assurer leur équité.
Avec une dette d’environ 80 % de son produit intérieur brut (PIB), la Tunisie avait obtenu un accord de principe du FMI pour un prêt d’environ 2 milliards de dollars afin de faire face à la grave crise financière qu’elle traverse. Cependant, les discussions sont actuellement dans l’impasse en raison de l’absence d’un engagement ferme de la Tunisie à mettre en œuvre un programme de réformes. Ce programme comprendrait la restructuration des plus de 100 entreprises publiques lourdement endettées, ainsi que la suppression des subventions sur certains produits de base.
En outre, la Banque mondiale a publié son rapport sur les perspectives économiques mondiales le mardi 6 juin 2023, indiquant que la Tunisie ferait face à des « incertitudes politiques ». Ces incertitudes, combinées à des réformes structurelles « limitées », devraient entraîner une croissance économique de 2,3 % en 2023, comparé à 2,5 % en 2022.
Cependant, une reprise est prévue pour l’année 2024, avec un taux de croissance estimé à 3 %.
L’avenir économique de la Tunisie reste incertain, mais les discussions en cours continueront d’influencer les décisions visant à sortir le pays de sa crise actuelle.