Le Parti de Ousmane Sonko, a fait une razzia lors des législatives anticipées du 17 novembre dernier au Sénégal / Photo : AFP
Les résultats officiels des élections législatives du 17 novembre viennent d’être annoncés par la Commission nationale de recensement des votes, confirmant ainsi le raz-de-marée du Pastef. Le parti dirigé par Ousmane Sonko a réussi à s’emparer de 130 sièges sur les 165 que compte le Parlement, dépassant largement la majorité qualifiée des 3/5 qu’il espérait obtenir. Avec cette victoire, le Pastef contrôle désormais 78 % de l’Assemblée nationale, ayant remporté la majorité dans 40 des 46 départements du pays et 7 des 8 circonscriptions de la diaspora.
Cette performance est sans précédent au Sénégal depuis 1988, date à laquelle le Parti socialiste d’Abdou Diouf avait également connu un tel succès. Pour la première fois depuis longtemps, un parti a choisi de se présenter seul aux élections, sans s’associer à une coalition, comme l’a fait le Pastef.
En réaction à cette victoire écrasante, la coalition Takku Wallu, dirigée par l’ancien président Macky Sall, se retrouve réduite à la première force d’opposition avec seulement 16 sièges, un chiffre bien en deçà des 83 sièges qu’elle détenait dans la législature précédente. L’ancien Premier ministre Amadou Ba, qui a évolué d’un rôle de dauphin à celui d’opposant, a obtenu 7 sièges et un département, tandis que la coalition du maire de Dakar, Barthélémy Dias, n’a réussi à décrocher que 3 sièges.
Dès dimanche soir, les principaux candidats de l’opposition ont reconnu la victoire indiscutable du Pastef. Toutefois, les partis ont un délai de 48 heures pour contester les résultats. Parmi les 41 formations politiques candidates, certaines étaient présentes lors de la proclamation des résultats.
Du côté de la coalition d’Amadou Ba, on exprime fierté et sérénité. « La volonté populaire s’est clairement exprimée », a déclaré Jamm ak Njarin, représentante de cette coalition.
Le Pastef, pour sa part, se réjouit de l’« adhésion massive du peuple », avec un taux de participation avoisinant les 50 %. Un représentant du parti a promis que la nouvelle Assemblée se mettrait rapidement au travail, dès que les résultats définitifs seraient validés par le Conseil constitutionnel, ce qui pourrait intervenir dans un délai de cinq jours, à condition qu’aucune contestation ne soit formulée.
Cette élection marque un tournant significatif dans le paysage politique sénégalais, avec des implications profondes pour l’avenir du pays.
Thom Biakpa