Lucas Ayaba Cho, leader indépendantiste actif pour la scission des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, a lancé un appel pour la mobilisation de ses troupes en vue de déstabiliser le retour des classes dans les zones en crise. Le gouvernement et l’armée nationale alertés.
Les actes de violence annoncés par le chef des séparatistes seront prolongés jusqu’au 18 septembre. Un temps marqué par la rentrée scolaire.
Lucas Ayaba Cho, autoproclamé président de l’Ambazonie, en référence au pays dont son groupe et lui revendiquent la souveraineté et l’appartenance, exhorte sa bande au « blocage » des villes anglophones du Cameroun de même qu’au « rejet à l’éducation coloniale ». Une stigmatisation contre le système éducatif camerounais dénoncé et combattu par les groupes séparatistes armés.
La sortie de ce camerounais, résident des États-Unis et hostile au gouvernement de Yaoundé est « considérée comme une menace à prendre au sérieux » selon un officier de l’armée camerounaise qui requiert l’anonymat.
Influent dans les associations des anglophones de la diaspora et dans certaines zones affectées par les violences, Lucas Ayaba Cho ferait partie des principaux financiers de la guerre dans cette partie du territoire.
Proches des indépendantistes nigérians du Biafra, les séparatistes camerounais seraient régulièrement accompagnés par les bandes armées du Nigéria pour commettre les attaques contre les populations et les forces de défense et de sécurité.
Condamné par la justice américaine qui reconnaît son rôle dans la déstabilisation des régions anglophones, Cho Ayaba n’a cessé d’inciter les anglophones au soulèvement en vue de manifester l’indépendance vis-à-vis du pouvoir central.
Les tentatives menées par le gouvernement camerounais pour son extradition ont été vaines. Depuis le début de la crise anglophone en 2016, les séparatistes ont multiplié des exactions contre les élèves et les enseignants. Plusieurs citoyens ont trouvé la mort dans les salles de classe. Cette situation a contraint les familles à quitter la zone pour se réfugier dans les villes francophones. Les écoles des villages et des villes affectées par les troubles se vident progressivement. Selon le rapport des Nations Unies publié en février 2022, « les attaques répétées contre les écoles dans les régions anglophones privent plus de 700 000 élèves et étudiants de leur droit à l’éducation ». Un chiffre qui progresse au fur et à mesure que la guerre continue.
Tchuisseu Lowé