Joseph Boakai, président du Liberia/ Wikimédia
Le Liberia est confronté à une crise de consommation de drogues de synthèse sans précédent, et pour répondre à cette situation alarmante, le président Joseph Boakai a pris des mesures radicales. Ce jeudi 28 août, il a annoncé le licenciement de trois hauts responsables de l’agence nationale de lutte contre la drogue, une décision qui souligne l’urgence et la gravité du problème.
Dans un communiqué officiel, la présidence a déclaré avoir mis fin aux fonctions du directeur général de l’agence anti-drogue, de son adjoint chargé des affaires administratives, ainsi que de l’adjoint au directeur général en charge des opérations, en invoquant des « raisons administratives ». Cette décision survient alors que le pays fait face à une montée inquiétante de la consommation de kush, une drogue de synthèse bon marché qui a pris d’assaut les rues et qui touche particulièrement la jeunesse désœuvrée.
Les autorités libériennes subissent une pression croissante. Il y a trois semaines, des milliers de citoyens ont manifesté dans les rues de Monrovia pour exiger des actions concrètes contre l’augmentation fulgurante de la consommation de drogues. Selon les statistiques des Nations unies, un jeune sur cinq au Liberia est désormais consommateur de drogues, un chiffre alarmant qui illustre l’ampleur de la crise.
Le kush, qui a fait son apparition sur le marché en 2016, est devenu particulièrement populaire en raison de son coût bien inférieur à celui de la cocaïne ou de l’héroïne, tout en présentant un potentiel d’addiction élevé. En début d’année 2024, le président Boakai avait déclaré la lutte contre la drogue une « urgence de santé publique ». Cependant, la récente fuite d’un enregistrement audio compromettant, dans lequel un responsable de l’agence anti-drogue demande à un policier de libérer sa fille arrêtée pour consommation de drogue, a exacerbé la colère du public et a gravement entaché la crédibilité de l’agence.
Alors que le Liberia cherche à redresser la situation, ces licenciements pourraient être le signe d’un tournant dans la lutte contre l’épidémie de drogues, mais ils soulèvent également des questions sur l’efficacité des mesures mises en place jusqu’à présent. Le gouvernement devra maintenant redoubler d’efforts pour restaurer la confiance du peuple et s’attaquer à cette crise de manière efficace.
Thom Biakpa
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