L’accueil de l’UA comme membre à part entière au sein du groupe des 20 économies mondiales les plus puissantes à New Delhi lors du sommet qui s’est tenu du 9 au 10 septembre, serait le point de départ de nouveaux enjeux stratégiques qui se profilent à l’horizon.
Le 18e sommet du G20 qu’a abrité la capitale indienne va rester historique relativement à l’ouverture d’un siège permanent pour l’Afrique dans l’institution.
Avant la rencontre de New Delhi l’Afrique du Sud était le seul pays du continent à occuper un fauteuil dans cette Organisation. L’ossature actuelle de l’entité « offrira un cadre propice pour amplifier le plaidoyer en faveur du continent et pour sa contribution efficace à relever les défis mondiaux » selon Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’Union africaine.
Au centre des intérêts des grandes puissances, dépendamment de ses richesses naturelles convoitées, le continent gagnerait à trouver les voies et moyens pour se positionner dans le concert des grandes Nations afin de défendre sa vision au sujet des grandes problématiques internationales : climat, finance et économie mondiales, géopolitique globale, défense et sécurité, le nucléaire, etc.
L’Afrique a-t-elle les capacités pour se projeter au rang de grande puissance de demain ? « Le continent est peuplé de plus d’un milliard d’habitants et devrait doubler sa population en 2050. Il enregistre une croissance économique en moyenne de 5% depuis plus d’une décennie », énonce le journaliste Jean-Célestin Edjangué, convaincu du progrès de l’Afrique.
Mais les divergences d’opinions et de décisions, régulièrement observées chez les dirigeants africains, risqueraient de saper la pertinence du projet. « L’euphorie née de l’admission de l’Afrique au G20 ne doit pas éloigner nos chefs d’États de l’essentiel à savoir la réflexion sur les bonnes orientations et les actions pouvant conduire au bien-être commun à tous les pays d’Afrique», selon Aimé Bounoung, analyste politique, qui tire la sonnette d’alarme.
Tchuisseu Lowé