Une vue d’une rue de Antananarivo, la capitale malgache / AP
Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment annoncé le décaissement de 101 millions de dollars pour répondre aux besoins financiers de Madagascar. Ce versement, officialisé jeudi, intervient après plusieurs mois de retard, en raison du non-respect par les autorités malgaches des conditions préalablement établies par l’institution. Au total, la Grande Île pourrait bénéficier de plus de 650 millions de dollars de financements d’ici 2027, sous réserve de la poursuite des réformes nécessaires à l’équilibre de son budget.
Les 101 millions de dollars alloués par le FMI viendront immédiatement renforcer le budget de l’État malgache. Ce montant est décaissé dans le cadre de deux programmes approuvés par le FMI en juin 2024 : la « Facilité élargie de crédit » et la « Facilité pour la résilience et la durabilité », cette dernière étant spécifiquement destinée à financer des projets d’adaptation au changement climatique.
Initialement prévu pour novembre 2024, le premier décaissement a été retardé en attendant la mise en place d’un mécanisme d’ajustement automatique des prix du carburant à la pompe, qui a finalement été instauré le 18 janvier dernier. Cette exigence du FMI vise à rééquilibrer le budget de l’État malgache en supprimant progressivement les subventions publiques accordées aux sociétés pétrolières, lesquelles garantissaient un prix fixe aux consommateurs, mais pesaient lourdement sur les finances publiques.
Augmenter les recettes fiscales
Bien que le FMI considère cette avancée comme positive, il évalue les résultats de Madagascar comme étant mitigés. Plusieurs réformes cruciales demeurent à entreprendre, notamment le redressement financier de la JIRAMA, l’entreprise publique d’eau et d’électricité. Pour parvenir à un équilibre budgétaire, l’État malgache doit également augmenter ses recettes fiscales. « À moyen terme, il serait judicieux d’envisager la suppression progressive des coûteuses exonérations de taxes à l’importation et de TVA, ainsi que d’autres réformes visant à élargir l’assiette fiscale », a souligné le FMI en novembre dernier.
La Ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Rabarinirinarison, a indiqué que les services du FMI se rendront à nouveau à Madagascar en avril pour évaluer les progrès réalisés. À l’issue de cette seconde revue, une nouvelle tranche de financements pourrait être débloquée si le FMI estime que les réformes structurelles attendues avancent dans la bonne direction. Au total, 557 millions de dollars restent encore à décaisser dans le cadre de l’accord conclu l’année dernière entre le FMI et Madagascar.
Thom Biakpa