Vue de l’écusson des Forces armées maliennes (FAMa) / AFP
La situation au Mali continue d’évoluer avec la récente décision de la junte militaire au pouvoir, dirigée par le colonel Assimi Goïta, qui a radié 11 militaires de l’armée, dont deux généraux. Ces sanctions, annoncées par des décrets publiés le 7 octobre au Journal officiel, s’inscrivent dans le cadre de mesures disciplinaires suite à une tentative présumée de déstabilisation du régime, survenue en août.
Des mesures disciplinaires à l’encontre de militaires accusés de complot
Les militaires radiés font partie d’un groupe de soldats arrêtés début août, accusés d’avoir planifié un coup d’État contre le gouvernement de transition dirigé par Assimi Goïta, au pouvoir depuis les coups d’État de 2020 et 2021. Parmi les officiers radiés se trouvent le général de brigade Abass Dembélé, respecté au sein de l’armée malienne, et la générale Néma Sagara, de l’armée de l’air. Le décret précise qu’ils sont radiés des effectifs des Forces armées et de sécurité à compter de la date de signature.
En plus des deux généraux, la liste comprend huit autres officiers, dont six lieutenants-colonels, deux capitaines et un sous-officier. À ce jour, les autorités maliennes n’ont pas commenté publiquement ces décisions.
Un climat de suspicion grandissant
Cette vague de radiations intervient dans un climat de méfiance croissante au sein des forces armées. En parallèle, un officier de renseignement français, affecté à l’ambassade de France à Bamako, a été arrêté le 15 août, accusé de “conspiration” avec des “éléments marginaux” des forces armées maliennes. Cette arrestation a suscité des tensions diplomatiques, Paris dénonçant des “accusations sans fondement” et exigeant la libération immédiate de son ressortissant.
Contexte sécuritaire et alliances stratégiques
Depuis 2012, le Mali est confronté à une grave crise sécuritaire, marquée par des attaques jihadistes et des violences communautaires. Isolée de ses anciens alliés occidentaux, la junte dirigée par Assimi Goïta a réorienté sa politique de défense, s’appuyant désormais sur des partenariats avec la Russie et les mercenaires d’Africa Corps, souvent accusés d’exactions contre les civils.
Cette situation souligne les défis auxquels fait face le Mali, tant sur le plan sécuritaire que sur celui de la stabilité interne, alors que la junte tente de consolider son pouvoir tout en naviguant entre les tensions militaires et les relations internationales.
Thom Biakpa