Les présidents Faure Gnassimgbé et Diomaye Faye, désignés par la CEDEAO pour mener la médiation auprès des 3 Pays de l’AES
Photo: Sud Info
La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), continue à nourrir l’espoir de voir le Mali, le Niger et le Burkina Faso revenir sur leur décision de quitter définitivement l’Union sous-régionale. Ces trois pays sahéliens dirigés chacun par une junte militaire et réunis depuis Janvier au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), ont pourtant réitéré, le samedi 6 juillet à Niamey, lors de leur premier sommet, à qui veut les entendre, que leur décision de quitter la CEDEAO est irrévocable.
Cependant, réunis le dimanche 7 juillet à Abuja au Nigéria pour un sommet extraordinaire, les chefs d’Etats membres de la CEDEAO, ont décidé de ne pas les laisser se retirer aussi facilement de cette organisation. Pour ces chefs d’Etats, il est hors de question que le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ne fassent plus partie de la CEDEAO.
L’organisation présidée par Bola Tinubu, le chef de l’Etat nigérian qui dit aspirer à une cohésion entre les pays de la sous–région, ne souhaite perdre aucun de ses membres. Pour ce faire, elle a désigné, dimanche lors de son sommet à Abuja au Nigeria, deux présidents comme facilitateurs dans cette crise entre la CEDEAO et les pays de l’AES.
Il s’agit du président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye et de son homologue du Togo, Faure Gnassingbé. Ils ont tous les deux, été désignés facilitateurs de la CEDEAO auprès du Niger, du Mali et du Burkina Faso.
En effet, l’institution a, au cours de ce conclave fait remarquer sa « déception » face au manque de progrès en ce qui concerne l’initiative de régler la situation et de faire revenir les trois pays en son sein.
C’est donc dans l’optique d’une « approche plus vigoureuse », que les présidents sénégalais et togolais ont été désignés.
L’on apprend par ailleurs, que le président de la Guinée-Bissau, le général UmaloSissoko s’est proposé de se charger du dossier du Burkina Faso.
De son côté, Bassirou Diomaye Faye mesure l’ampleur de la mission qui lui est désormais confiée de manière officielle par la CEDEAO.
« Cela a été consacré aujourd’hui (dimanche 7 juillet) dans la résolution de la Cédéao qui a décidé de travailler à l’apaisement entre l’organisation et ces pays qui sont encore membres parce que le délai auquel leurs velléités de départ doivent être entérinées, n’est pas encore arrivé. Entre-temps, nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Notre responsabilité, c’est de travailler à rapprocher les positions, à les réconcilier, à faire en sorte qu’il puisse y avoir une plage de dialogue entre l’organisation et les parties prenantes, notamment l’Alliance des États du Sahel (AES). Et j’espère que d’ici la fin du délai de préavis, qu’il y aura assez de discussions qui permettront de réconcilier les positions et de travailler à renforcer l’organisation, afin qu’elle prenne mieux en charge les défis communs auxquels nous sommes confrontés », a-t-il déclaré.
Bassirou Diomaye Faye estime nécessaire d’agir avant que le départ des trois pays de l’AES de la CEDEAO ne soit effectif, le 28 janvier 2025, selon le traité de l’organisation. Pour lui, cette médiation doit profiter à tout le monde.
Thom Biakpa