L’AES est déterminée à aller jusqu’au bout de ses ambitions/ AFP
Le Mali, le Niger et le Burkina Faso s’apprêtent à lancer un passeport commun sous l’égide de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette initiative coïncide avec la sortie officielle de ces trois pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), prévue pour le 29 janvier.
Le passeport, dont le spécimen actuellement en circulation est de couleur verte, portera sur son recto la mention « Confédération des États du Sahel AES », accompagnée du nom du pays émetteur et de ses armoiries. Au verso, une carte illustrant les trois nations dirigées par des putschistes sera visible. Bien que la mise en circulation de ce nouveau document soit prévue pour le 29 janvier, les passeports estampillés Cédéao déjà en possession des ressortissants maliens, nigériens et burkinabè resteront valides jusqu’à leur date d’expiration. Les citoyens de l’AES pourront, s’ils le souhaitent, échanger leur passeport Cédéao contre le nouveau passeport de l’AES.
Cette initiative, chargée de symbolisme, ne vise pas à rompre complètement les liens entre les deux organisations régionales. En effet, le Mali a déjà annoncé que son territoire resterait accessible aux ressortissants de la Cédéao, sous certaines conditions, dans un esprit de réciprocité.
Parallèlement, l’Alliance des États du Sahel prévoit de créer une force unifiée pour lutter contre le terrorisme. Le ministre nigérien de la Défense a récemment annoncé que 5 000 soldats burkinabè, maliens et nigériens seront mobilisés pour contrer les menaces jihadistes qui pèsent sur la région. Salifou Mody, le ministre, a exprimé sa détermination à « intervenir ensemble » et à « mutualiser nos efforts » pour établir une armée commune dédiée à la lutte anti-terroriste.
Cette force unifiée reposera sur des moyens aériens et terrestres, une coordination du renseignement et un commandement militaire centralisé. Le ministre a assuré que cette armée sera opérationnelle dans quelques semaines, les chefs d’état-major ayant déjà finalisé leur planification.
La situation sécuritaire dans le Sahel est particulièrement préoccupante, la région étant considérée comme l’épicentre du terrorisme mondial. Selon les Nations Unies, le Sahel a enregistré près de 6 000 morts en 2024, avec le Burkina Faso en tête de ce triste bilan. Amina Mohamed, vice-secrétaire générale de l’ONU, a récemment exprimé son inquiétude face à cette situation alarmante.
Ainsi, l’initiative de l’Alliance des États du Sahel représente un espoir pour les populations de la région, en offrant une réponse collective face à la menace jihadiste qui les frappe durement.
Thom Biakpa