L’ancien président mauritanien condamné à 15 ans de prison ferme en appel/ AFP
Un tribunal de Nouakchott a prononcé, ce mercredi 14 mai, une condamnation en appel de 15 ans de prison ferme à l’encontre de l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Ce jugement fait suite à un procès qui a débuté en novembre 2024, au cours duquel M. Aziz a été accusé d’avoir abusé de son pouvoir pour s’enrichir de manière illicite durant son mandat à la tête du pays, de 2008 à 2019.
Un contexte de corruption
La condamnation de Mohamed Ould Abdel Aziz s’inscrit dans un contexte plus large de lutte contre la corruption en Mauritanie. En première instance, l’ancien président avait été condamné à cinq ans de prison ferme, une peine jugée insuffisante par de nombreux observateurs et citoyens mauritaniens, qui réclamaient des sanctions plus sévères pour les actes de corruption au plus haut niveau de l’État.
Un procès collectif
Le procès en appel a vu M. Aziz comparaître aux côtés d’une dizaine de hauts responsables et de proches, dont deux anciens Premiers ministres, plusieurs anciens ministres et des hommes d’affaires influents. Tous sont accusés d’infractions graves telles que « enrichissement illicite », « trafic d’influence » et « blanchiment d’argent ». Cette affaire a mis en lumière les pratiques de corruption systémique qui auraient eu lieu sous son administration, soulevant des questions sur la transparence et l’intégrité des institutions mauritaniennes.
Réactions et implications
La décision du tribunal a suscité des réactions variées au sein de la population mauritanienne. Pour certains, elle représente un pas important vers la justice et la responsabilité des dirigeants, tandis que d’autres craignent que cette condamnation ne soit qu’une manœuvre politique dans un pays où les rivalités entre factions sont fréquentes.
Les observateurs internationaux suivent de près cette affaire, qui pourrait avoir des implications significatives pour la gouvernance en Mauritanie et pour la perception du pays sur la scène internationale. La lutte contre la corruption est un enjeu crucial pour le développement économique et social de la Mauritanie, et la condamnation d’un ancien président pourrait envoyer un message fort sur la volonté des autorités de s’attaquer à ce fléau.
La condamnation de Mohamed Ould Abdel Aziz à 15 ans de prison ferme pour enrichissement illicite marque un tournant dans la lutte contre la corruption en Mauritanie. Alors que le pays continue de naviguer à travers des défis politiques et économiques, cette affaire pourrait servir de catalyseur pour des réformes nécessaires et une plus grande transparence au sein des institutions publiques. Les prochains mois seront cruciaux pour observer comment cette décision influencera la dynamique politique et la confiance des citoyens dans leur gouvernement.
Thom Biakpa