Un aperçu de la mine d’or de Kouroussa exploitée par la société Hummingbird Resources/ photo: Hummingbird Resources
Après plusieurs retards, la mine d’or de Kouroussa, située en Guinée, a enfin lancé sa production commerciale. Cette annonce, faite par Hummingbird Resources, le propriétaire britannique du site, le lundi 25 novembre 2024, intervient plusieurs mois après la date initialement prévue. Cependant, bien que la production soit en hausse, elle demeure en deçà des objectifs fixés, en raison de divers problèmes opérationnels et financiers rencontrés par la société. Actuellement, la production hebdomadaire s’élève à 1 900 onces, alors que l’objectif initial était de 2 000 à 2 500 onces.
Les difficultés financières d’Hummingbird sont principalement dues à des problèmes de liquidités et à des négociations en cours avec le gouvernement malien. Ce dernier a récemment réformé son secteur minier en adoptant un nouveau code minier, qui impose des obligations fiscales accrues aux compagnies minières et augmente la part de l’État dans les projets. Désormais, l’État malien détiendra 35 % de participation dans les projets miniers, contre 20 % auparavant, ce qui pourrait lui permettre de générer jusqu’à 600 milliards de FCFA par an (environ 820 millions de dollars).
Pour surmonter cette situation délicate, Hummingbird envisage de se retirer de la Bourse de Londres. Son principal actionnaire, Nioko Resources, a proposé de racheter toutes les actions en circulation afin de transformer la société en une entité privée. Cette opération, qui nécessite encore l’approbation des autorités réglementaires et des autres actionnaires, pourrait permettre à Hummingbird de mieux gérer ses opérations et de relever ses défis financiers.
Parallèlement, la compagnie s’efforce de résoudre les problèmes opérationnels qui ont retardé le démarrage de la production à Kouroussa. Des mesures d’optimisation sont en cours pour améliorer le rendement de l’usine de traitement et atteindre les objectifs de production fixés. Malgré ces efforts, la mine ne devrait produire qu’entre 45 000 et 50 000 onces d’or en 2024, un chiffre bien inférieur à sa capacité de production annuelle de 100 000 onces.
En somme, la mine d’or de Kouroussa fait face à un démarrage difficile, illustrant les défis complexes auxquels sont confrontées les entreprises minières en Afrique, entre exigencesréglementaires, problèmes de financement et nécessité d’optimiser les opérations pour atteindre les objectifs de production.