Des forces de l’ordre en patrouille dans les rues de Maputo/ photo: AFP
Le Mozambique s’apprête à vivre une semaine décisive. Ce 13 janvier 2025 marque l’ouverture de la première session parlementaire de l’Assemblée nationale, élue lors des élections générales du 9 octobre 2024. Deux jours plus tard, le 15 janvier, Daniel Chapo, le vainqueur de l’élection présidentielle, sera officiellement investi.
Cependant, ce week-end, l’opposant Venancio Mondlane, récemment rentré d’exil, a lancé un appel à trois jours de grève nationale pour dénoncer ce qu’il qualifie de fraude électorale. Dès dimanche soir, le centre-ville de Maputo était sous haute surveillance policière.
Dans une vidéo diffusée sur ses réseaux sociaux, Mondlane a exhorté la population à participer à des manifestations pacifiques. Selon lui, cette semaine représente une ultime chance « pour sauver la démocratie mozambicaine », alors qu’il continue de revendiquer sa victoire à la présidentielle.
Les deux principaux partis d’opposition, la Renamo et le Mouvement démocratique du Mozambique, ont annoncé qu’ils boycotteraient l’investiture de Chapo. Le porte-parole de la Renamo a qualifié cette cérémonie d‘« outrage social » et de « mépris pour la volonté du peuple mozambicain ». Les deux partis persistent à demander un recomptage des bulletins de vote des élections générales du 9 octobre 2024.
Sur la place de l’Indépendance, les préparatifs vont bon train pour l’estrade et le chapiteau qui accueilleront l’investiture présidentielle.
Cette cérémonie suscite des inquiétudes au sein de la communauté internationale. Les présidents portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, et sud-africain, Cyril Ramaphosa, continuent de peser le pour et le contre de leur participation à cet événement controversé.
Ainsi, le Mozambique se trouve à un carrefour, où les enjeux politiques et sociaux se mêlent, et où l’avenir démocratique du pays est en jeu.
Thom Biakpa