Après les militaires français, c’est au tour des militaires américains présents sur le sol nigérien de prendre la porte. Niamey a en effet, dénoncé le samedi 16 mars « avec effet immédiat « , l’accord de coopération militaire passé avec les États-Unis en 2012, affirmant que la présence américaine était désormais « illégale« .
Le régime militaire dirigé par le général Abdourahamane Tchiani, ne veut donc plus de militaires américains sur le territoire nigérien comme c’est le cas désormais depuis plusieurs mois pour l’armée française.
Le Samedi 16 mars dans la soirée, le colonel Amadou Abdramane, porte-parole du régime, a indiqué que le gouvernement nigérien, » prenant en compte les aspirations et les intérêts de son peuple « , avait décidé « en toute responsabilité de dénoncer avec effet immédiat l’accord relatif au statut du personnel militaire des États-Unis et des employés civils du département américain de la Défense sur le territoire du Niger « .
Dans un communiqué officiel lu à la télévision nationale, le colonel Amadou Abdramane précise que la présence militaire américaine est » illégale » et » viole toutes les règles constitutionnelles et démocratiques ».
En outre, il a relevé le caractère » injuste » de cet accord qui selon lui, a été » imposé unilatéralement » par les États-Unis, via une » simple note verbale « , le 6 juillet 2012.
Il est donc certain que dans les jours à venir, les militaires américains au Niger, estimés à un peu plus de 1000 soldats engagés dans la lutte antijihadiste dans le pays, ainsi qu’une importante base de drones à Agadez dans le nord, vont lever le camp.
Cette décision de Niamey fait suite à la récente visite de trois jours d’une délégation américaine menée par la secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines, Molly Phee. Au cours de cette visite, l’émissaire de Joe Biden n’a pas pu rencontrer le chef du régime militaire, Abdourahamane Tchiani, selon une source gouvernementale nigérienne.
Cet aspect a été relevé par le colonel Amadou Abdramane, samedi, dans le communiqué lu à la télévision nationale. « L’arrivée de la délégation américaine n’a pas respecté les usages diplomatiques », a-t-il expliqué, assurant que le gouvernement américain avait informé Niamey de » façon unilatérale » de sa date d’arrivée et de la composition de sa délégation.
Il a également dénoncé » l’attitude condescendante » de Molly Phee, « . « Une attitude de nature à saper » les relations entre les deux pays », selon lui.
De son côté, Le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a fait savoir sur le réseau social X que Washington avait pris connaissance du communiqué du régime de Niamey et qu’il faisait suite à des » discussions franches (…) sur nos préoccupations » concernant la » trajectoire » de la junte.
Le colonel Amadou Abdramane a également annoncé dans le communiqué que le « gouvernement du Niger a réaffirmé sa ferme volonté d’organiser dans les meilleurs délais le retour à une vie constitutionnelle normale « , tout en précisant qu’il s’agissait d’un » engagement solennel » du président de la transition, comme exprimé dans son adresse à la Nation du 19 août dernier.
Le Niger ces derniers mois, s’est considérablement rapproché de l’Iran et de la Russie à l’instar de ses deux voisins le Burkina Faso et le Mali. Ces trois pays qui ont pris leurs distances de la CEDEAO, ont décidé dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel (AES), de la création d’une force conjointe pour lutter contre les jihadistes qui frappent régulièrement leurs trois pays.
Thom Biakpa