Un marché de moutons à Tourakou à Niamey / aNiamey.com
Le Niger a récemment pris la décision d’interdire l’exportation de bétail, un décret publié par le ministère du Commerce le 9 mai, à quelques semaines de la fête de l’Aïd El Kebir, connue sous le nom de Tabaski. Cette mesure, qui rappelle une décision similaire prise l’année précédente, suscite une vive inquiétude parmi les éleveurs du pays.
Bien que le ministère n’ait pas fourni d’explications détaillées, il est largement admis que l’insécurité croissante et les vols de bétail par des groupes jihadistes ont rendu difficile le transport des animaux vers les grandes villes, notamment la capitale, Niamey. Cette situation a tendance à faire grimper les prix sur le marché local à l’approche de la Tabaski, ce qui a conduit les autorités à envisager cette interdiction.
Les éleveurs, regroupés au sein de la Fédération ensemble pour l’élevage, expriment leur mécontentement face à cette décision. Ils craignent de subir des pertes financières importantes si l’exportation est complètement stoppée. La Fédération demande donc la levée de cette mesure ou, à tout le moins, qu’elle ne s’applique qu’aux moutons jusqu’à la Tabaski, tout en permettant l’exportation de chèvres, de vaches et de chameaux.
Traditionnellement, le Niger est un acteur majeur dans l’exportation de bétail dans la région, notamment vers le Nigeria et la Côte d’Ivoire. L’interdiction actuelle pourrait donc avoir des répercussions non seulement sur les éleveurs nigériens, mais également sur les marchés de ces pays voisins, qui dépendent en grande partie des animaux importés du Niger pour célébrer la Tabaski.
Alors que les éleveurs se battent pour préserver leurs moyens de subsistance, la situation met en lumière les défis auxquels ils sont confrontés en raison de l’insécurité persistante dans le pays. Les autorités nigériennes n’ont pas encore commenté les conséquences potentielles de cette interdiction sur l’économie locale et régionale, mais il est clair que la tension monte à l’approche de cette fête importante pour de nombreuses communautés.
Thom Biakpa