Des Nigériens et des officiers de l’armée dans la rue pour protester contre la présence militaire américaine, à Niamey, au Niger, le 13 avril 2024.
Photo Reuters
Poussée depuis plusieurs mois vers la sortie par la junte nigérienne, l’armée américaine va finalement quitter le sol nigérien. Vendredi 19 avril dernier, les Etats-Unis ont officiellement donné leur accord pour retirer leur contingent militaire du Niger.
Cette décision de la diplomatie américaine intervient après plusieurs manifestations populaires orchestrées par la junte dans les grandes villes du Niger, notamment Niamey et Agadez, pour exiger le départ des soldatsaméricains présents sur le territoire nigérien.
C’est le numéro deux de la diplomatie américaine, Kurt Campbell, qui a accepté la demande des autorités nigériennes, lors d’une rencontre à Washington avec le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine, selon des informations rapportées par l’AFP.
L’accord prévoit l’envoi d’une délégation américaine au Niger dans les prochains jours, pour finaliser les détails du retrait de ces troupes engagées dans la lutte antijihadiste.
Dès son accession au pouvoir après le coup d’état qui a renversé le président élu, Mohamed Bazoum, le 26 juillet dernier, le nouveau régime militaire a rapidement exigé le départ des soldats de l’ex-puissance coloniale française et s’est notamment rapproché de la Russie, à l’instar du Mali et du Burkina Faso, deux pays gouvernés eux aussi par des militaires, avec lesquels le Niger forme l’Alliance des États du Sahel (AES).
Après avoir chassé les soldats français de leur territoire, avec le dernier groupe qui a quitté le Niger fin décembre, le régime militaire dirigé par le GénéralAbdourahamane Tchiani, a dénoncé en mars, l’accord de coopération militaire signé en 2012 avec les Etats-Unis, estimant que celui-ci avait été imposé unilatéralement par Washington et que la présence américaine était désormais illégale.
Au Niger, ce sont un peu plus de 1.000 soldats américains qui sont engagés dans la lutte antijihadiste au Sahel. Ils disposent d’une importante base de drones à Agadez dans le nord, construite pour environ 100 millions de dollars.
Désormais contraints de quitter le Niger, les Etats-Unis, selon un général américain, seraient en discussion pour baser leurs drones dans d’autres pays de la région.
Les autorités nigériennes elles, sont résolument tournées vers la fédération de Russie. Récemment, la télévision nationale de ce pays a annoncé que la Russie va “doter le Niger et installer un système de défense anti-aérien capable d’assurer le contrôle total de notre espace aérien”.
Fin mars, le chef du régime militaire au Niger, le général Abdourahamane Tchiani, s’était entretenu au téléphone avec le président russe Vladimir Poutine, pour discuter notamment du « renforcement » de leur coopération sécuritaire, en vue de faire face aux menaces actuelles », selon un communiqué officiel nigérien.
Thom Biakpa
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