Sur les affiches, les slogans contre la France et son armée présente à Niamey traduisent la colère des foules. Les discours associés aux écrits ont un impact sur la perception qu’ont les nigériens de Paris, jugée comme une force d’occupation et responsable du pillage des ressources minières du pays. L’image de la France a pris un coup dur et malgré sa condamnation du coup d’état militaire et de la gestion des institutions par les officiers nigériens, ses autorités ont dialogué avec le gouvernement de transition. L’harmonie entre la rue et le pouvoir a produit l’effet souhaité par les deux groupes.
« Paris, qui jusque-là n’a jamais voulu se plier aux injections des militaires, annonce que des échanges ont eu lieu entre les armées nigérienne et française sur le retrait de certains éléments militaires au Niger », rapporte le journal France info.
1500 militaires français présents sur le sol nigérien ont été mobilisés dans le cadre de la lutte le terrorisme. Mais leurs actions sont de plus en plus mises en cause par les populations exposées aux menaces des djihadistes. L’armée française, expulsée du Mali par la résistance du peuple et la décision des autorités de Bamako, avait été accueillie à Niamey par Mohamed Bazoum le président déchu.
Pour l’écrivain et universitaire Thomas Fotué Simo : « Le mécontentement de la population et des militaires suite à l’arrivée des troupes françaises au Niger est à l’origine de la destitution du système Bazoum. Une évaluation des soldats étrangers sur le continent suffit à croire qu’on n’a pas de résultat probant de leurs activités. Le terrorisme n’a pas reculé, les armées locales paient le prix de la lutte contre les agressions par leurs vies, tandis que les militaires venus d’ailleurs surveillent les intérêts de leurs Nations ».
Les détails sur la date du départ de ces soldats du Niger ne sont pas encore connus. Toutefois, le chef du gouvernement nigérien précise que les « échanges entre armées doivent permettre très rapidement le retrait des forces françaises ».
La présence de l’armée française dans les pays d’Afrique est contestée par les populations, les oppositions et la société civile qui considèrent cette forme de coopération comme étant une preuve de dépendance et une incapacité des dirigeants à bâtir une armée nationale souveraine et apte à défendre les territoires et leurs habitants.
Tchuisseu Lowé