La présidence nigériane a annoncé, lundi 1er décembre, la démission immédiate du ministre de la Défense, Mohammed Badaru Abubakar, âgé de 63 ans, invoquant des raisons de santé. Ce départ intervient dans un contexte de tensions sécuritaires extrêmes, marqué par une série d’enlèvements de grande ampleur ayant secoué le pays au cours des deux dernières semaines.
Une démission dans un climat d’urgence sécuritaire
Dans un communiqué signé par Bayo Onanuga, porte-parole du président Bola Ahmed Tinubu, l’exécutif a confirmé que la démission du ministre prend effet sans délai.
Elle survient alors que le chef de l’État vient de déclarer l’état d’urgence national pour des raisons de sécurité, s’engageant à préciser prochainement les modalités de cette mesure exceptionnelle.
Cette annonce intervient alors que le gouvernement tente de faire face à une recrudescence alarmante d’enlèvements de masse, phénomène devenu tristement courant dans le pays depuis l’enlèvement en 2014 des 276 lycéennes de Chibok par le groupe jihadiste Boko Haram.
Plus de 400 personnes enlevées en quinze jours
Depuis deux semaines, plus de 400 Nigérians ont été kidnappés, principalement dans l’État du Niger, au centre-ouest du pays.
Cette nouvelle vague de violences secoue profondément la première puissance démographique du continent africain, forte de près de 230 millions d’habitants, et marquée par une division quasi égale entre un Nord majoritairement musulman et un Sud à majorité chrétienne.
Face à cette situation explosive, le président Tinubu a ordonné le recrutement de forces de sécurité supplémentaires afin de renforcer la lutte contre les groupes armés responsables de ces attaques.
Une crise nationale aux répercussions internationales
Les enlèvements de masse surviennent dans un climat diplomatique tendu, alimenté par les récentes déclarations du président américain Donald Trump, qui a menacé d’une intervention militaire au Nigeria. Il accuse les autorités nigérianes de fermer les yeux sur ce qu’il qualifie de « meurtres de chrétiens », des accusations que le Nigeria a toujours fermement rejetées.
Un pays face à un défi sécuritaire majeur
La démission de Mohammed Badaru Abubakar ajoute une nouvelle dimension à une crise qui fragilise déjà un gouvernement confronté à des défis sécuritaires persistants. Les groupes armés, opérant souvent pour obtenir des rançons, semblent redoubler d’audace, poussant les autorités à revoir d’urgence leur stratégie.
Alors que l’état d’urgence vient d’être déclaré, l’opinion publique attend désormais du président Tinubu des mesures fortes et rapides pour restaurer la sécurité, protéger les populations vulnérables et empêcher que le pays ne sombre plus profondément dans l’instabilité.
Thom Biakpa




