Au moins 50 personnes ont été enlevées ces derniers jours dans l’État de Zamfara, situé dans le nord-ouest du Nigeria, marquant un nouveau cycle de violence qui menace les négociations en cours entre certaines communautés et les « bandits » locaux, connus pour leurs activités de kidnapping et de vol de bétail.
Le lundi matin autour de 5h, plus de 40 fidèles ont été enlevés alors qu’ils priaient à la mosquée de Gidan Turbe, emmenés par des hommes armés vers la montagne Gahori. Cette région est devenue un bastion pour des groupes de bandits, qui y organisent leurs opérations dans les États de Zamfara, Sokoto et Kebbi. Le jour précédent, le village de Godai a également été attaqué en pleine nuit, où douze personnes ont été enlevées sous des tirs sporadiques. De plus, 18 femmes et enfants avaient déjà été kidnappés dans le village de Birnin Zarma, également dans l’État de Zamfara.
Ces enlèvements de masse surviennent alors que certaines communautés de l’État voisin de Katsina tentent de négocier une trêve avec les groupes armés. Cependant, la situation est compliquée par la diversité des groupes criminels opérant dans le nord-ouest du Nigeria, qui se déplacent facilement d’une région à l’autre selon leurs intérêts.
Les violences persistantes exacerbent également les tensions entre le gouvernement local de Zamfara et le gouvernement fédéral, qui centralise le commandement des forces de sécurité. Les autorités de l’État de Zamfara accusent le gouvernement d’attentisme, alors que les habitants, confrontés à l’insécurité croissante, se voient contraints de former des milices locales pour se défendre contre les attaques des bandits.
Cette spirale de violence et d’insécurité souligne l’urgence d’une réponse efficace des autorités nigérianes face à cette crise humanitaire croissante, alors que la population continue de vivre dans la peur des enlèvements et des attaques armées.
Thom Biakpa