Le gouvernement nigérian peut compter sur le soutien de la BAD et de nombreux partenaires au développement pour le financement de ses TPME/ Photo: Getty Images
Le Nigeria, véritable moteur économique de l’Afrique, se trouve confronté à un enjeu majeur : le financement des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME). Ces entreprises, qui représentent le cœur battant de l’économie locale, génèrent 40 % du produit intérieur brut et emploient près de 90 % de la main-d’œuvre. Cependant, le soutien financier dont elles ont besoin est largement insuffisant, avec des besoins estimés à 160 milliards de dollars par la Banque africaine de développement (BAD).
Dans un pays où près de la moitié des 229 millions d’habitants a moins de 17 ans, la pression démographique impose des défis colossaux. Les projections indiquent qu’il faudra créer jusqu’à 130 millions d’emplois au cours des deux prochaines décennies. Les TPME représentent une opportunité précieuse pour l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes, mais elles font face à des obstacles financiers considérables. En effet, la durée de vie moyenne de ces entreprises est inférieure à cinq ans, un problème aggravé par le manque d’accès au capital.
Pour remédier à cette situation, le gouvernement nigérian a mis en place plusieurs initiatives, notamment en incitant les banques commerciales à allouer 10 % de leurs portefeuilles de crédit aux TPME. Des fonds de soutien à l’entrepreneuriat ont également été instaurés. Cependant, ces mesures demeurent insuffisantes face à l’ampleur des besoins.
C’est dans ce contexte que la BAD a lancé un projet ambitieux de financement de 300 millions de dollars pour renforcer le soutien aux TPME. Ce programme s’appuie sur des partenariats stratégiques avec des acteurs internationaux tels que l’Agence française de développement (AFD), l’Union européenne et la coopération japonaise. La BAD prévoit d’investir 100 millions de dollars sous forme de prêts, tandis que l’AFD contribuera avec un montant équivalent en fonds propres. De plus, 30 millions de dollars seront mobilisés par l’Autorité nigériane des investissements souverains et la Banque de développement du Nigeria, le reste étant attendu des partenaires internationaux.
Ces efforts visent à garantir un accès durable au financement pour les TPME, avec pour objectif de favoriser l’innovation, stimuler la croissance économique et répondre aux attentes d’une population jeune et en pleine expansion. En s’attaquant au déficit de financement, le Nigeria espère transformer ces petites entreprises en véritables moteurs de croissance durable, tout en relevant le défi crucial de l’emploi dans la première puissance démographique et économique d’Afrique.
Thom Biakpa