Dimanche 30 novembre, douze personnes dont un pasteur ont été kidnappées en pleine célébration religieuse dans une église rurale du centre du pays. Un enlèvement de plus dans une série noire que connaît le Nigeria depuis plusieurs semaines.
L’assaut s’est produit dans l’église du petit village d’Ejiba, dans la circonscription de Yagba Ouest, État de Kogi. « L’église a été attaquée par des bandits », a indiqué Kingsley Femi Fanwo, commissaire à l’information de l’État. Selon lui, douze fidèles ont disparu. La police, dépêchée en hélicoptère, poursuit ses recherches pour tenter de localiser les victimes. « Ils ont kidnappé le pasteur et des fidèles », a-t-il précisé.
Une violence qui gagne du terrain
Les enlèvements de masse ne sont pas nouveaux au Nigeria, mais ils se multiplient à une vitesse alarmante. Depuis le rapt des près de 300 jeunes filles de Chibok en 2014 par Boko Haram, ces attaques se sont enracinées dans le paysage sécuritaire du pays.
Désormais, des groupes armés, appelés localement « bandits », écument le nord-ouest et le centre du territoire. Ils mènent des raids contre rançon, s’emparent de villages, assassinent des habitants et incendient les maisons après les avoir pillées.
Un état d’urgence face à la spirale des enlèvements
Devant cette flambée de violences, le président Bola Tinubu a proclamé, le 26 novembre, « l’état d’urgence sécuritaire national ». Il a insisté sur la nécessité pour les lieux de culte d’assurer une présence sécuritaire lors des offices, particulièrement dans les zones les plus exposées.
Le commissaire Kingsley Femi Fanwo a renforcé cet appel, recommandant aux centres religieux situés en périphérie de « reconsidérer la possibilité de célébrer le culte dans les zones à forte criminalité jusqu’à ce que la situation s’améliore ».
Une vague d’attaques sans précédent
Les deux dernières semaines ont été particulièrement meurtrières : plusieurs centaines de personnes ont été enlevées à travers le pays. Parmi elles, plus de 300 élèves d’une école catholique dans l’État de Niger, ainsi que 38 fidèles dans une église de l’État de Kwara ces derniers ayant depuis été libérés.
Ces attaques massives se succèdent à un rythme inquiétant, mettant à l’épreuve les capacités de réaction des forces de sécurité.
Polémique autour des motivations des assaillants
Cette recrudescence intervient peu après les déclarations de Donald Trump, qui affirme que les chrétiens du Nigeria seraient « massacrés » par des « terroristes ».
Mais le gouvernement nigérian, comme de nombreux experts, conteste cette version. Ils soulignent que les victimes sont indistinctement chrétiennes ou musulmanes, et que les motivations principales des groupes armés sont financières, les rançons étant devenues une source de revenus majeure pour ces bandes criminelles.
Thom Biakpa




