Des syndicats de travailleurs ont entamé un mouvement de grève lundi au Nigéria pour réclamer de meilleures conditions sociales / Photo : AP
Le Nigeria est secoué depuis, lundi par une grève générale des principaux syndicats du pays. Ces syndicats réclament une augmentation de salaire dans le cadre de la pire crise du coût de la vie que le pays ait connue depuis des décennies.
Les travailleurs lors de cette journée de grève, ont fermé le réseau électrique national et chassé les opérateurs d’une station de transmission clé. Aussi, d’autres travailleurs envoyés pour rétablir le courant ont été bloqués.
Une situation qui a bien évidemment entrainé des coupures d’électricité et la fermeture des principaux aéroports du pays notamment ceux de Lagos et d’Abuja. Dans les administrations, les fonctionnaires ne se sont pas présentés ou ont fermé les entrées de leurs bureaux. Tous les travailleurs de l’aviation ont été priés de rester à l’écart « jusqu’à nouvel ordre », a déclaré la plateforme des syndicalistes.
« Nous exigeons un salaire décent », a déclaré le NigerianLabour Congress sur X, décrivant ce qu’ils gagnent actuellement comme un « salaire de famine ». L’association et le Trade Union Congress représente des centaines de milliers de travailleurs gouvernementaux dans des secteurs clés.
Les syndicats souhaitent que le salaire mensuel minimum actuel de 30 000 nairas (20 dollars) soit porté à près de 500 000 nairas (336 dollars). Le gouvernement propose 60 000 nairas (40 dollars).
Pour le ministre de l’information Mohammed Idris, la demande des syndicats est intenable car elle augmenterait la masse salariale du gouvernement de 6,3 milliards de dollars, ce qui pourrait « déstabiliser l’économie ».
La situation économique et sociale du Nigéria s’est davantage détériorée après que le président nigérian Bola Tinubu a mis fin, dès le premier jour de son mandat en mai de l’année dernière, aux subventions accordées aux carburants qui duraient depuis des décennies mais qui étaient coûteuses. Le prix de l’essence depuis lors, a plus que doublé au Nigéria, l’un des plus grands producteurs de pétrole en Afrique. Les prix des transports publics et des produits de base ont grimpé de façon vertigineuse.
Le gouvernement de M. Tinubu a également dévalué le naira afin d’encourager les investissements étrangers, ce qui a entraîné une nouvelle hausse des prix des produits de base dans ce pays de plus de 210 millions d’habitants, qui dépend des importations. Au Nigéria la situation est plus que tendue.
Thom Biakpa